Le Pentagone a annoncé mercredi avoir fait appel à une fondation privée pour assurer l'indemnisation des familles de soldats tués au combat, bloquée par la paralysie budgétaire de l'État fédéral américain.

Quelques heures avant cette annonce, Barack Obama avait ordonné que ce problème soit réglé, selon son porte-parole, le disant «très perturbé» par cette nouvelle. «Il s'attend à ce que cela soit réglé aujourd'hui», avait ajouté Jay Carney.

Le secrétaire à la Défense Chuck Hagel a de son côté annoncé que la Fisher House Foundation, une fondation privée d'aide aux anciens combattants, avait accepté de financer l'indemnisation des familles de soldats morts au combat. Le Pentagone la remboursera quand un nouveau budget aura été voté.

«J'ai honte et je suis scandalisé de voir que la paralysie budgétaire a empêché le département de la Défense de remplir cette responsabilité des plus importantes en un temps décent», a déploré le chef du Pentagone dans un communiqué.

Le New York Times a affirmé mardi soir que les familles de quatre soldats tués ces derniers jours en Afghanistan ne toucheraient pas d'indemnités et devraient payer elles-mêmes les obsèques, en raison du blocage né de l'incapacité du Congrès à se mettre d'accord sur un budget depuis huit jours.

De même source, chaque famille doit normalement recevoir 100 000 dollars d'indemnités, des aides au logement et un remboursement des funérailles.

Le président américain avait promulgué le 30 septembre une loi assurant le versement des salaires des militaires, même en cas de paralysie de l'État fédéral, mais ce texte ne couvre pas les indemnisations versées aux familles des soldats tués au combat, a remarqué mercredi le porte-parole de M. Obama, Jay Carney, en faisant porter la responsabilité aux élus du Congrès.

Faute d'accord au Congrès, divisé entre une Chambre des représentants acquise aux adversaires républicains du président et un Sénat dominé par ses alliés démocrates, les administrations centrales américaines tournent au ralenti depuis le 1er octobre, après la mise en congés sans solde d'office de centaines de milliers de fonctionnaires.