Les républicains ont annoncé mardi leur intention de réclamer une «supercommission» bicamérale pour négocier avec les démocrates un grand accord, à la fois sur le plafond de la dette, le budget et une réforme des programmes sociaux américains.

Mais la Maison-Blanche a annoncé que le président Barack Obama opposerait son veto à cette mesure si elle était adoptée par les deux chambres du Congrès.

La Chambre des représentants, dominée par les républicains, devait adopter mardi une mesure visant à créer une commission, composée de 10 représentants et de 10 sénateurs.

Cette «supercommission» serait chargée d'élaborer les grandes lignes d'un compromis budgétaire et fiscal pour l'année budgétaire 2014, sur le modèle d'une supercommission qui avait été créée dans les mêmes conditions à l'été 2011.

Les programmes publics de retraite (Social Security), de santé pour les plus de 65 ans (Medicare) et pour les plus démunis (Medicaid) seraient cette fois dans le viseur des républicains.

Mais la supercommission de 2011 avait échoué à s'entendre, déclenchant des coupes budgétaires automatiques, qui sont entrées en vigueur en mars.

La président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a critiqué plus tôt mardi le refus des démocrates et du président Barack Obama d'ouvrir des négociations formelles sur le budget et la dette, au huitième jour de la paralysie des administrations centrales.

«Refuser de négocier est une position intenable», a-t-il déclaré à l'issue d'une réunion du groupe républicain. «En refusant de négocier, le chef de file démocrate du Sénat Harry Reid et le président mettent notre pays sur une voie dangereuse».

«Jamais dans notre histoire nous n'avons vu un président ne pas négocier sur le plafond de la dette», a-t-il assuré, en appelant à «discuter pour trouver une solution à nos divergences».

En 2011, «nous nous sommes tous assis autour d'une table, et depuis deux années consécutives les dépenses ont baissé», a rappelé le numéro deux des républicains, Eric Cantor.

Barack Obama et les démocrates exigent que la Chambre vote immédiatement et sans conditions une loi de finances pour rouvrir les agences fédérales partiellement fermées depuis mardi dernier, et pour relever le plafond de la dette avant la date butoir du 17 octobre, après laquelle les États-Unis risquent de se retrouver en situation de défaut de paiement.

«Les démocrates veulent bien négocier, sur le budget, sur Obamacare (loi sur la santé), tout ce que vous voulez. Et nous sommes ouverts au compromis», a répliqué Harry Reid mardi. «Mais d'abord, les républicains doivent rouvrir l'État et cesser de brandir la menace d'un catastrophique défaut sur les factures du pays. Ils doivent respecter le processus démocratique», a-t-il déclaré.