Les États-Unis envisagent des mesures de rétorsion contre le Venezuela qui a ordonné lundi l'expulsion de trois diplomates américains, accusés de fomenter des troubles avec l'opposition, des allégations que le département d'État a rejetées mardi avec force.

La porte-parole du ministère américain des Affaires étrangères Jennifer Psaki a confirmé que leur chargé d'affaires à Caracas - plus haut diplomate américain en l'absence d'un ambassadeur - un conseiller politique et un agent consulaire avaient été «déclarés persona non gratae» et avaient 48 heures pour quitter le pays.

«Nous rejetons totalement les allégations du gouvernement vénézuélien quant à l'implication des autorités américaines dans quelque conspiration que ce soit visant à déstabiliser le régime vénézuélien», a dit Mme Psaki.

Elle a contesté les accusations précises lancées contre les trois agents américains et indiqué que les États-Unis «pourraient prendre des mesures de réciprocité».

«Nous regardons quelles actions nous pourrions prendre», a déclaré la responsable, sans être plus précise.

Le président du Venezuela Nicolas Maduro a ordonné lundi l'expulsion de trois diplomates américains accusés d'entente avec l'opposition pour fomenter des actes de sabotage économique et du réseau électrique du pays.

Le Venezuela a connu début septembre une gigantesque panne électrique, que les autorités ont mis sur le compte d'un «sabotage». Le pays souffre aussi de pénuries alimentaires et de produits de consommation courante, le gouvernement accusant l'opposition - et ses soutiens américains - de spéculer afin de tenter de le discréditer.

Washington et Caracas, qui n'ont plus d'ambassadeurs respectifs depuis 2010, mais des chargés d'affaires, entretiennent des relations diplomatiques particulièrement tendues.

Les gouvernements du président décédé Hugo Chavez (1999-2013) et de son successeur Maduro fustigent régulièrement des tentatives de déstabilisation par une opposition qui serait soutenue par les États-Unis.

Fin juillet, M. Maduro avait annoncé avec fracas la fin du «dialogue permanent», repris un mois plus tôt avec les États-Unis pour tenter de normaliser les relations bilatérales.

Le président vénézuélien avait invoqué l'affaire d'espionnage Snowden et des déclarations de l'ambassadrice américaine à l'ONU Samantha Power, qui avait promis de lutter contre «la répression» au Venezuela.

Face à ces propos «infâmes», M. Maduro avait «confirmé (sa) politique de tolérance zéro devant les agressions des "gringos" contre le Venezuela».