Les républicains de la Chambre des représentants américaine envisagent de voter sur des mini-lois de finances pour rouvrir les agences gouvernementales une par une, ont indiqué des élus mardi au premier jour de la paralysie de l'État fédéral.

Le représentant Peter King a annoncé à l'issue d'une réunion à huis clos du groupe républicain que trois mesures devraient être soumises au vote dès mardi, de façon à mettre fin à la paralysie dans les parcs, musées et monuments nationaux; dans le département dédié aux anciens combattants; et pour financer les opérations du District de Columbia, la capitale Washington, qui n'a pas d'autonomie budgétaire.

«Ça ne fait pas de mal, ça maintient la pression, mais au final il faut une loi de finances» totale, a-t-il déclaré.

«Ceux qui ont tenu tête aux nazis et aux Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale ne devraient pas être empêchés de se rendre au monument de la Seconde Guerre mondiale (à Washington). Un groupe de collègues républicains se sont donc manifestés pour dire qu'il n'y avait pas de raison légitime pour les empêcher d'être là, et nous allons essayer de procéder morceau par morceau contre les absurdités de cette administration», a expliqué le représentant Scott Garrett.

Les démocrates ont réagi avec circonspection. «Il y a beaucoup d'agences à rouvrir, et je suggère qu'on les rouvre toutes», a dit le démocrate Richard Durbin.

La Chambre, à majorité républicaine, réclamait parallèlement au Sénat, dominé par les démocrates, la convocation de l'équivalent d'une commission mixte paritaire, composée à égalité de sénateurs et représentants, pour forger un compromis afin de financer l'État fédéral pendant quelques semaines.

Mais le Sénat a rejeté cette demande mardi, les démocrates estimant qu'il s'agissait d'une manoeuvre dilatoire. Ces derniers exigent à la place l'adoption rapide d'un projet de loi de finances simple de six semaines.

Aucun élu ne s'avançait sur une résolution rapide du conflit.

«Je ne pense pas qu'il y aura de mouvement» mardi, a estimé le sénateur républicain Tom Coburn. «Quand ça commencera à faire un peu mal, les gens commenceront à se parler. Donc je ne pense pas que ça avancera aujourd'hui».

M. Coburn jugeait possible que le débat sur le budget fusionne dans les prochaines semaines avec celui relatif au plafond de la dette, qui doit être relevé avant le 17 octobre pour éviter un défaut de paiement national.

«Tout est désormais lié», a lui aussi affirmé Richard Durbin.

Au Capitole, les bureaux se sont vidés en milieu de journée, et de nombreuses entrées des bâtiments du Congrès étaient fermées.

Le sénateur Saxby Chambliss a expliqué que seuls quatre de ses 30 collaborateurs resteraient à ses côtés pendant la paralysie gouvernementale.

L'ancien candidat républicain à la présidentielle en 2008 John McCain a quant à lui prédit que «cela ne pourra pas durer très longtemps, les Américains sont très en colère».

«Ils pensent que nous sommes fous», a souligné Peter King.