L'inspection générale du Pentagone a accusé lundi les fabricants de l'avion de chasse F-35 d'avoir mis en place des contrôles de qualité défaillants, compromettant la fiabilité et le sérieux de cet appareil aux coûts exorbitants pour l'armée américaine.

Le bureau d'inspection a signalé 363 problèmes liés à la conception et à la réalisation du Joint Strike Fighter qui pourraient porter préjudice à la sécurité de cet avion.

Le géant de l'aéronautique Lockheed Martin et cinq de ses principaux sous-traitants n'ont pas mis en place de «contrôles rigoureux de qualité», affirme le Pentagone.

Ces manquements «pourraient compromettre les performances, le sérieux et le budget de ce programme», précise le rapport de l'inspection générale.

«Sans un contrôle adéquat du logiciel d'exploitation (de l'appareil), Lockheed Martin n'est pas en mesure de remplir les critères de sécurité exigés», dénonce encore l'inspection générale.

Mis en place pour remplacer une grande partie de la flotte américaine d'avions de combat, le F-35 Lightning II (rallié par neuf pays) est le programme d'armement le plus cher de l'histoire des États-Unis, avec une enveloppe de 395,7 milliards de dollars qui ne cesse d'augmenter à mesure que les retards s'accumulent.

Depuis l'attribution du contrat en 2001, une phase de mise au point et d'essais était prévue pour durer dix ans. Elle ne sera pas terminée avant 2016, repoussant d'autant la mise en service de l'appareil.

Les responsables du programme ont reconnu que le programme d'origine avait été bien trop ambitieux car il prévoyait que la fabrication de l'appareil démarre bien avant que les tests soient achevés.

Le rapport de lundi pointe également du doigt les sous-traitants de Lockheed Martin, notamment l'entreprise Honeywell accusée d'avoir fait de mauvais essais sur le système d'alimentation d'oxygène.

Les responsables du programme F-35 ont salué un rapport «minutieux et utile» tout en le minimisant. Ils estiment, dans un communiqué, que la plupart des problèmes signalés ne sont pas «nouveaux et ne constituent pas des problèmes fondamentaux dans la réalisation du programme».

Sur les 343 recommandations que formule le rapport, 269 ont déjà été appliquées et 74 sont encore en cours, ont rapporté les responsables.