Les États-Unis vont signer mercredi le premier traité international régulant le commerce des armes conventionnelles, pour tenter de juguler l'afflux d'armes utilisées pour perpétrer des crimes de guerre et de génocide, a dit à l'AFP une source proche du dossier.

À l'ONU, le secrétaire d'État John Kerry va parapher ce document, auquel Washington a longtemps été opposé, mais qui a été adopté en avril par les Nations unies afin de réguler des échanges internationaux d'une valeur de 80 milliards de dollars par an, selon cette source.

À l'époque, M. Kerry avait salué ce premier traité sur le commerce international des armes conventionnelles, se félicitant que ce texte n'empiète pas sur la Constitution américaine qui garantit le droit de posséder une arme.

Il avait souligné que ce traité, qui doit être encore ratifié par le Congrès, allait «contribuer à réduire le risque que les transferts internationaux d'armes conventionnelles servent à perpétrer les pires crimes de la planète, notamment de terrorisme, de génocide, les crimes contre l'humanité ou les crimes de guerre».

Mais «rien dans ce traité ne peut enfreindre les droits des citoyens américains définis par notre législation ou par notre Constitution, y compris par le Second amendement», qui garantit à tout Américain le droit de posséder une arme, avait rappelé le secrétaire d'État.

De fait, les États-Unis, principaux pourvoyeurs d'armes de la planète avec 30% du marché, ont obtenu que les munitions soient traitées à part, avec des contrôles moins complets.

En discussion depuis sept ans, ce traité est le premier texte international majeur sur le désarmement depuis le traité sur l'interdiction des essais nucléaires de 1996.

Mais le tout puissant lobby des armes à feu aux États-Unis, la NRA, redoute que cette convention internationale ne limite les droits des Américains à porter une arme, en plein débat dans le pays après une succession de fusillades meurtrières, dont la dernière le 16 septembre dans une base navale de Washington.