Un professeur sikh de l'université Columbia à New York, qui avait écrit sur les agressions visant sa communauté, en est devenu lui-même la victime ce week-end, a-t-il déclaré lundi.

Prabhjot Singh, 31 ans, maître de conférences à l'école des affaires internationales et publiques de Columbia, a raconté dans une conférence de presse qu'il avait été agressé samedi soir par une vingtaine de jeunes, certains à vélo, qui criaient «attrapez-le», et «Oussama», alors qu'il marchait dans la rue.

M. Singh, qui porte la barbe et un turban, a été frappé plusieurs fois et les jeunes lui ont tiré la barbe durant cette agression survenue dans le quartier de Harlem, où il habite avec sa femme et leur petit garçon au nord de Central park.

Il a dû être opéré pour des dents déplacées et autres blessures.

«Ce n'est pas le Harlem que je connais», a-t-il regretté. «Ce n'est pas ce que nous sommes».

Après les attentats du 11-Septembre il y a 12 ans, des Sikhs avaient subi des violences aux États-Unis, certains de leurs agresseurs pensant à tort qu'ils étaient des musulmans radicaux.

Et plus récemment, six Sikhs ont été tués en août 2012 par un ancien combattant de l'armée américaine Wade Michael Page dans un temple du Wisconsin.

M. Singh avait après ce drame co-écrit une chronique dans le New York Times, encourageant le gouvernement à recenser les violences contre les Sikhs.

«Quelles que soient les racines de la haine de M. Page, il est faux d'assumer que chaque attaque contre un Sikh vise de fait un musulman», avait-il écrit, soulignant «la longue histoire de discrimination et de haine visant les Sikhs aux États-Unis».

Le FBI qui répertorie les attaques contre les musulmans, a annoncé le mois dernier qu'il allait également recenser les agressions contre les Sikhs.