Le président des États-Unis Barack Obama s'est opposé mardi à l'approche de la réforme de l'immigration empruntée par les républicains de la Chambre des représentants, en particulier leur méfiance envers une régularisation des clandestins.

Mais il a aussi reconnu que les désaccords au Congrès rendraient difficile l'adoption d'un texte d'ici aux vacances parlementaires d'août, alors qu'il espérait jusqu'ici que le dossier serait bouclé avant la fin de l'été.

Dans un entretien accordé à l'antenne locale de Denver, au Colorado, de la télévision américaine en espagnol Telemundo, M. Obama a renouvelé son appel à ses adversaires, pour qu'ils emboîtent le pas au Sénat.

Ce dernier, où les démocrates détiennent une majorité relative et ont reçu le renfort de républicains, a adopté le 27 juin une réforme de l'immigration qui conduira à des millions de régularisations et à un renforcement de la surveillance de la frontière mexicaine.

Mais la Chambre ne l'entend pas ainsi, les influents élus les plus conservateurs du parti républicain s'opposant à toute mesure qui pourrait s'apparenter à une «amnistie» de clandestins. Le groupe républicain de l'assemblée a décidé d'élaborer sa propre réforme, graduellement et par volets, en donnant priorité à la sécurité de la frontière.

M. Obama, sur Telemundo, a affirmé que «ça me paraît insensé, si nous faisons cet effort sans précédent en une génération pour remettre le système en ordre, de laisser le statut de 11 millions de personnes sans solution».

Il s'est opposé à l'idée de voir «deux classes de gens dans ce pays, des ressortissants de plein droit et des gens résignés à un statut inférieur, en permanence».

Quant à l'idée de la Chambre de disjoindre le texte du Sénat pour le faire passer petit à petit, «le danger (...) est que beaucoup de groupes veulent des choses différentes», a-t-il remarqué.

«Et il existe une tendance à remettre à la fin les choses les plus difficiles. Et si l'on a mangé son dessert avant ses légumes, on finit par ne pas manger ses légumes, en tout cas c'est comme cela que ça se passe avec mes enfants», a-t-il plaisanté.

Interrogé sur l'issue de cette réforme, l'une de ses promesses de campagne, il a concédé «ne pas penser que nous la verrons (aboutir) avant les vacances parlementaires d'août», alors qu'il avait auparavant évoqué l'échéance de la fin de l'été.