Daniel Barrera, considéré comme l'un des grands barons colombiens de la drogue, a été inculpé mercredi pour trafic de cocaïne par la justice fédérale à New York.

Au cours de l'audience devant un tribunal de Manhattan, il a plaidé non coupable.

L'extradition de M. Barrera aux États-Unis, en accord avec la Colombie, avait été annoncée la veille par plusieurs autorités américaines, dont l'agence américaine de lutte contre la drogue (DEA).

Surnommé «el loco» (le fou), M. Barrera est accusé d'avoir fabriqué et distribué de la cocaïne à hauteur de 400 tonnes par an, et importé une partie de celle-ci de façon illégale aux États-Unis, indique le bureau du procureur de Manhattan dans un communiqué.

«Durant plus de 10 ans, Daniel Barrera a été au coeur d'un réseau diabolique, qui impliquait son entreprise de trafic de drogue et deux groupes terroristes violents et ennemis - l'AUC et les Farc. En achetant de la cocaïne brute aux Farc, qu'il transformait dans des laboratoires basés dans des zones contrôlées par l'AUC, à qui il payait des droits, le système monstrueux de Barrera a atteint une production annuelle de 400 tonnes», a précisé le procureur, Preet Bharara, cité dans le document.

M. Barrera encourt une peine maximale de prison à vie.

Il comparaîtra jeudi à Brooklyn devant un autre tribunal fédéral qui l'accuse de blanchiment d'argent. Pour ce chef d'accusation, il risque une peine maximale de 20 ans de prison.

Le trafiquant comparaîtra également devant un tribunal de Floride (sud-est).

«Le rôle présumé de Barrera dans le trafic mondial de cocaïne est immense, à la mesure de la réponse du DEA», indique l'administratrice de cette agence, Michele Leonhart, pour qui M. Barrera était devenu «l'un des trafiquants de drogue les plus prolifiques de ces vingt dernières années»

«El loco» avait été arrêté en septembre 2012 au Venezuela, grâce à l'agence de lutte anti-drogue de ce pays, avec le concours des services secrets britanniques et des agences de renseignement des États-Unis, en particulier la CIA.

Même si l'activité des organisations de trafiquants a été réduite en Colombie, le pays demeure le premier producteur mondial de cocaïne, au coude-à-coude avec le Pérou.