Le procès en cour martiale de l'ex-psychiatre de l'armée américaine accusé d'avoir tué 13 personnes en 2009 sur la base militaire de Fort Hood, au Texas, s'est ouvert mardi avec la sélection des jurés, qui seront tous militaires.

Les plaidoiries proprement dites doivent démarrer le 6 août.

S'il est reconnu coupable de ce massacre commis en novembre 2009 sur une base militaire où des centaines de soldats se préparent à être déployés en Irak ou en Afghanistan, le commandant Nidal Hasan, 42 ans, né en Virginie de parents palestiniens, qui est également accusé d'avoir blessé 32 personnes, encourt la peine de mort.

Après avoir renoncé à ses avocats, il avait obtenu le droit de se représenter lui-même. Il avait alors demandé un report de son procès pour avoir le temps de préparer sa défense, qu'il espérait fonder sur le fait qu'il voulait «protéger» les talibans de l'agression des soldats américains qui étaient selon lui sur le point d'être déployés en Afghanistan.

Mais la juge militaire, colonel de l'armée, Tara Osborn, avait estimé que cette approche ne pouvait être défendue.

Mardi, avant même que la sélection des jurés ne débute, Nidal Hasan a refusé au cours d'une audition préliminaire de porter son uniforme militaire : «Je n'ai aucune fierté à porter cet uniforme. Je pense qu'il représente un ennemi de l'islam», a-t-il clamé.

Dans une déclaration dont l'AFP a obtenu copie, Hasan explique qu'il veut prouver que les Etats-Unis se sont engagés dans une «guerre illégale» en Afghanistan. «J'ai fait ce que je pensais être nécessaire pour rendre service», ajoute-t-il.

«Mes actions ont été menées avec l'intention de défendre des gens qui étaient attaqués par les Etats-Unis», poursuit Nidal Hasan. «Il m'a fallu beaucoup de courage pour aider à défendre l'Emirat islamique d'Afghanistan».

On ne sait pas encore ce que Nidal Hasan pourra dire à son procès étant donné que la juge lui a interdit d'apporter des éléments ou des témoignages indiquant qu'il pensait sauver la vie de musulmans en Afghanistan.

Les juristes dans l'armée sont d'accord avec cette interdiction, tandis que les défenseurs de Hasan estiment qu'elle viole ses droits constitutionnels à un procès équitable.

Nidal Hasan est devenu paraplégique après avoir reçu une balle lors de la fusillade de Fort Hood. Considéré comme un «loup solitaire» d'Al-Qaïda, il a été reconnu par de nombreux témoins.

Ce drame a choqué l'opinion américaine. Le haut commandement de l'armée avait été soumis à d'intenses critiques pour avoir ignoré des signes avant-coureurs dans le comportement de Hasan qui, selon le FBI, correspondait par courriel avec l'imam radical Anwar Al-Aulaqi, tué dans une attaque de drone américain au Yémen en septembre 2011.