L'homme nommé par Barack Obama pour diriger le FBI pour les dix prochaines années a affirmé mardi que la simulation de noyade, une technique d'interrogatoire «musclé» pratiquée sur des détenus durant la présidence de George W. Bush, s'assimilait à de la «torture».

James Comey, ancien numéro deux du département de la Justice (2003-2005) pendant la présidence Bush, a raconté lors de son audition devant le Sénat américain sa vaine opposition aux méthodes alors employées en secret par la CIA.

«Quand j'ai appris pour la première fois que la simulation de noyade était utilisée (...), ma première réaction, en tant que citoyen et responsable, était que c'était de la torture, et c'est toujours ce que je pense», a-t-il déclaré.

«Je suis allé voir le ministre de la Justice pour lui dire que c'était mal, horrible, et qu'il fallait qu'il aille à la Maison-Blanche», s'est-il souvenu.

Mais la grande association de défense des libertés ACLU a critiqué, dans une lettre envoyée à plusieurs sénateurs la semaine dernière, l'attitude d'alors de M. Comey, qui malgré son opposition morale avait ensuite estimé que certaines de ces méthodes étaient légales.

M. Comey avait aussi menacé de démissionner, en 2004, pour forcer la Maison-Blanche à modifier un des programmes secrets de surveillance de la NSA, mis en place hors système judiciaire après le 11-Septembre, tout en en approuvant la majeure partie. Il avait fini par quitter l'administration en 2005 pour rejoindre le géant de la défense Lockheed Martin.

Mardi, M. Comey s'est par ailleurs prudemment dit ouvert à un débat sur la transparence des programmes de surveillance de la NSA.

«De manière générale, je sais que la récolte de métadonnées et l'analyse de métadonnées sont des outils importants pour l'antiterrorisme», a-t-il déclaré.

Est-il prêt à travailler avec le Congrès pour réformer les lois encadrant la surveillance électronique?

«Certainement, je serai heureux de travailler avec vous», a-t-il répondu au démocrate Patrick Leahy.

«Je suis d'accord avec vous : la transparence est une valeur cruciale, surtout quand il faut trouver l'équilibre entre liberté et sécurité», a-t-il dit au démocrate Charles Schumer.

Le Sénat devra approuver la nomination de M. Comey lors d'un vote en séance plénière, à une date qui n'a pas encore été fixée.

L'actuel directeur du FBI, Robert Mueller, quittera ses fonctions le 4 septembre.