Dix-neuf pompiers ont trouvé la mort dans un incendie en Arizona, dans le sud-ouest des États-Unis, le bilan le plus lourd pour des pompiers américains depuis les attentats du 11-Septembre.

Ils ont péri en tentant de contenir les flammes sur la colline de Yarnell, à quelque 120 km au nord-ouest de Phoenix, a précisé à l'AFP le bureau du shérif du comté de Yavapai.

Un responsable de l'office des forêts de l'État avait de son côté parlé lui aussi, à la télévision CNN, de 19 pompiers portés disparus, et expliqué qu'ils appartenaient à une équipe locale d'urgence qui creusait une ligne de pare-feu pour empêcher l'extension du sinistre.

«Dans des circonstances normales, lorsqu'on creuse une ligne de pare-feu, on s'assure qu'on a une bonne voie pour s'échapper et on prévoit une zone de sécurité», a déclaré Art Morrison.

«À l'évidence, leur zone de sécurité n'était pas assez grande et l'incendie les a rattrapés», a-t-il ajouté.

Le chef des pompiers de la ville de Prescott, Dan Fraijo, s'est dit «dévasté» par la mort des 19 pompiers. «Nous prenons des précautions, mais parfois malheureusement cela ne suffit pas», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Le président Barack Obama a rendu hommage aux hommes tués. «C'était des héros, des professionnels très compétents qui, comme beaucoup dans notre pays chaque jour, se sont mis en danger pour protéger la vie et la propriété de gens qu'ils ne rencontreront jamais».

«Le gouvernement fédéral aide déjà, et nous restons en contact avec les autorités de l'État et locales pour apporter tout le soutien nécessaire», a-t-il ajouté, dans une déclaration publiée lundi matin.

Une page de Facebook a été créée en mémoire des pompiers tués.

L'incendie, qui couvre 400 à 500 hectares et se déplace rapidement, selon le site de presse Arizona Republic, n'était toujours pas maîtrisé dans la nuit de dimanche à lundi.

Les résidents de la zone de Yarnell Hill et Peeples Valley étaient en cours d'évacuation, et une aide fédérale était attendue lundi. Quelque 250 habitations risquent d'être détruites, soit environ la moitié de la petite ville de Yarnell, selon les autorités.

Si l'incendie en lui-même n'est pas exceptionnel, le nombre de pompiers tués est le plus important pour un incendie de forêt aux États-Unis depuis 1933, et le plus lourd depuis les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles du World Trade Center à New York, où 340 pompiers avaient trouvé la mort.

Parlant d'un «jour noir» pour l'État, le gouverneur de l'Arizona Jan Brewer a rendu hommage aux hommes tués dimanche.

«Il faudra plusieurs jours, peut-être plus, pour que l'enquête révèle ce qui a causé cette tragédie, mais pour l'essentiel, c'est quelque chose que nous savons déjà, dans nos coeurs: combattre le feu est un travail dangereux», a-t-elle déclaré.

Le sénateur Jeff Blake a de son côté indiqué qu'il était en contact avec les autorités locales et nationales pour «s'assurer que toutes les ressources nécessaires seront mises en oeuvre» pour venir à bout de l'incendie.

L'incendie de Yarnell est le pire d'une série de feux de forêt que connaît actuellement l'Arizona. Il y a deux semaines, dans l'État voisin du Colorado, un feu de forêt a tué deux personnes et détruit 360 maisons, l'incendie le plus dévastateur qu'ait connu cet État.