Plus de 150 médecins des États-Unis et de Grande Bretagne ont écrit mercredi au président Barack Obama pour réclamer l'accès de professionnels de la santé à la prison de Guantanamo afin de donner un «diagnostic médical indépendant» aux détenus en grève de la faim.

Selon cette lettre, publiée mercredi dans le journal médical britannique The Lancet, «il est impératif pour les [grévistes de la faim] d'avoir accès à un examen et à des conseils médicaux indépendants, comme ils le réclament et comme l'exigent l'ONU et l'Association médicale internationale».

«Sans la confiance, aucun soin médical acceptable et sûr de patients en possession de toutes leurs facultés mentales n'est possible», ont écrit les médecins dans cette lettre dont l'AFP a une copie. Les grévistes de la faim eux-mêmes «n'ayant pas confiance en leurs médecins militaires [comme certains l'ont indiqué récemment], il est très improbable qu'ils se plient aux conseils médicaux qui leur sont donnés actuellement», ajoute le courrier adressé au président américain.

Dans un même communiqué, l'organisation Physicians for Human Rights (PHR, Médecins pour les droits de l'homme) rappelle qu'elle a demandé à Barack Obama de faire cesser l'alimentation forcée.

Sur les 104 détenus qui observent la grève de la faim, 44 étaient nourris par des sondes nasogastriques mercredi, selon un porte-parole de la prison, le lieutenant-colonel Samuel House. Un prisonnier a été hospitalisé, mais ses jours ne sont pas en danger.

«Le droit des détenus à prendre des décisions sur leur propre santé doit être respecté», a déclaré Vincent Iacopina, conseiller médical de PHR. «L'alimentation forcée ne constitue pas seulement un traitement dégradant et inhumain, mais c'est une violation claire des règles médicales qui doit cesser immédiatement».

Le vaste mouvement de grève de la faim a débuté il y a plus de 4 mois pour protester contre le régime de détention illimitée à la prison de Guantanamo.