Les avocats des accusés du 11-Septembre ont cherché à obtenir mardi les rapports du comité international de la Croix rouge, la seule organisation à avoir pu parler à leurs clients après leur détention au secret dans des prisons de la CIA.

En l'absence des accusés, au deuxième jour d'une audience préliminaire à Guantanamo, retransmise sur la base militaire de Fort Meade (Maryland), les avocats ont demandé la divulgation de ces rapports, dont certains remontent à 2006.

Khaled Cheikh Mohammed, cerveau autoproclamé des attentats les plus meurtriers de l'histoire américaine, et ses quatre co-accusés ont été détenus dans des prisons secrètes de la CIA entre 2002 et 2006, date de leur transfèrement à Guantanamo, et y ont subi des techniques d'interrogatoire renforcées dont certaines ont été assimilées à de la torture.

M. Mohammed, alias KSM pour ses initiales en anglais, a subi 183 séances de simulation de noyade lors de ces années de détention.

À leur arrivée sur la base de Guantanamo, érigée à Cuba dans la foulée des attentats du 11-Septembre, les cinq hommes ont pu en parler à des représentants du comité international de la Croix rouge (CICR), la seule organisation autorisée à parler aux détenus de Guantanamo, bien avant que des avocats n'aient pas été désignés.

Dans un recours auprès du juge James Pohl, les défenseurs demandent que les rapports du CICR leur soient remis, afin de plaider des circonstances atténuantes au procès de leurs clients, qui encourent la peine de mort.

« Je suis un officier des États-Unis représentant un homme (que ce pays) veut mettre à mort par une procédure judiciaire » et « il n'y a pas d'autre moyen d'obtenir ces informations disculpatoires », a déclaré l'avocat de la défense, Walter Ruiz.

Pour le CICR, Matthew MacLean a insisté sur le rôle « neutre, impartial et indépendant » de la Croix Rouge internationale dans les conflits et partout dans le monde. « C'est l'obligation du gouvernement de protéger ce privilège (de choisir) quand et comment nos informations peuvent être utilisées », a-t-il déclaré, en refusant de divulguer ces rapports confidentiels à quiconque.