L'audience des cinq accusés des attentats du 11-Septembre se poursuivait mardi en leur absence, les cinq détenus les plus célèbres de Guantanamo ayant décidé de boycotter les débats.

À l'aube, mardi matin, Khaled Cheikh Mohammed, cerveau autoproclamé des attentats les plus meurtriers de l'histoire américaine, et ses quatre coaccusés ont fait part de leur refus d'assister à l'audience, sans en exposer les motifs, a rapporté un responsable militaire au juge James Pohl.

Le juge avait autorisé les accusés à rester au camp 7 où ils sont détenus dans le plus grand secret, pendant les audiences préliminaires, mais ils devront assister à leur procès dont la date n'a pas été fixée.

Lundi, au premier jour de cette nouvelle audience de préparation au procès, le Yéménite Ramzi ben al-Chaïba avait demandé à prendre la parole, mais le juge Pohl le lui avait refusé. Il craignait probablement que l'accusé ne fasse une déclaration tonitruante comme l'avait fait précédemment M. Mohammed, alias KSM (pour ses initiales en anglais), qui avait critiqué violemment le gouvernement américain et son système de justice militaire.

Les observateurs s'attendaient à ce que les accusés évoquent la grève de la faim en cours à Guantanamo, observée par un nombre record de 104 détenus sur 166, dont 44 sont nourris de force, selon les derniers chiffres du porte-parole de la prison, le lieutenant-colonel Samuel House.

Les détenus entendent ainsi protester contre leur détention illimitée, la plupart d'entre eux étant enfermés sans inculpation ni procès depuis une décennie.

On ignore si les accusés du 11-Septembre font partie des grévistes et ils ne semblaient pas amaigris par un long jeûne lundi à l'audience. Mais un de leurs avocats, le capitaine Walter Ruiz, avait indiqué précédemment à l'AFP que son client, le Saoudien Moustapha al-Houssaoui, observait à un moment la grève par solidarité.

L'audience, prévue pour durer jusqu'à vendredi et retransmise sur la base militaire de Fort Meade (Maryland), se poursuivait mardi avec le témoignage de l'ancien patron des tribunaux militaires d'exception, l'amiral Bruce MacDonald.