Un autre élu républicain s'est attiré les foudres de ses collègues démocrates et du public américain, mercredi, après avoir affirmé que les cas de grossesse après un viol étaient «très rares».

Cette nouvelle controverse rappelle la tempête médiatique provoquée par un autre républicain durant la campagne présidentielle de 2012 aux États-Unis.

Trent Franks, un représentant de l'Arizona, a fait ce commentaire mercredi devant une commission de la Chambre des représentants qui étudie une mesure qui interdirait les avortements au-delà de la 20e semaine de gestation, sans exception.

«Les cas de viol qui mènent à des grossesses sont très rares», a déclaré M. Frank, alors qu'il exprimait son opposition à un amendement des démocrates prévoyant des exceptions dans les cas de viol ou d'inceste.

Sa remarque a irrité les membres démocrates de la commission judiciaire de la Chambre et a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux.

«Il n'y a aucune base scientifique à cela. Et l'idée qu'un homme républicain de cette commission puisse dire aux femmes américaines qu'elles devront mener à terme le fruit d'un viol est scandaleux», a estimé Zoe Lofgren, représentante démocrate de la Californie.

Il n'y a effectivement aucune recherche médicale démontrant que les viols mènent rarement à des grossesses. Selon une étude de l'American Journal of Obstetrics and Gynecology, plus de 30 000 grossesses résultent d'un viol chaque année aux États-Unis.

La controverse fait écho à celle provoquée l'an dernier par l'ex-représentant républicain Todd Akin, qui avait laissé entendre, lors d'une entrevue, que le corps de la femme avait la capacité naturelle d'empêcher une grossesse dans le cas d'un «véritable» viol.

M. Akin n'a pas réussi à obtenir le siège qu'il convoitait au Sénat, même si son élection était considérée comme gagnée d'avance par les républicains.

Trent Franks, un conservateur social qui milite depuis longtemps contre l'avortement, a tenté de clarifier sa remarque plus tard dans la journée.

«Mes amis de l'autre camp tentent constamment d'introduire la question du viol et de l'inceste dans le débat, a-t-il dit. Afin de clarifier ce que j'ai dit plus tôt, les grossesses résultant d'un viol qui mènent à un avortement au sixième mois de gestation sont très rares. C'est un fait.»