L'ancien employé contractuel qui s'est enfui à Hong Kong après avoir révélé un programme de surveillance secret du gouvernement américain a déclaré, mercredi, qu'il ne tentait pas d'échapper à la justice et qu'il faisait confiance «aux tribunaux et au peuple de Hong Kong» pour décider de son sort.

«Je ne suis ni un traître ni un héros. Je suis un Américain», a déclaré Edward Snowden au South China Morning Post au sujet de sa révélation du programme de surveillance des registres téléphoniques aux États-Unis.

Dans l'entrevue publiée mercredi, Edward Snowden affirme qu'il n'a pas osé contacter sa famille ou sa copine depuis qu'il s'est présenté au monde comme la source des documents secrets de l'agence nationale de sécurité américaine (National Security Agency, NSA). «Je m'inquiète des pressions du FBI qu'ils subissent», a-t-il dit.

Le FBI a visité la maison de son père en Pennsylvanie lundi.

Edward Snowden est réapparu dans le journal chinois après s'être éclipsé depuis dimanche. Il a déclaré qu'il voulait s'opposer au gouvernement américain devant les tribunaux de Hong Kong et qu'il y resterait jusqu'à ce que les autorités lui demandent de partir.

Hong Kong est une région semi-autonome de Chine qui jouit d'un système judiciaire d'inspiration occidentale et d'une grande liberté d'expression.

Des responsables américains ont indiqué qu'ils étaient en train de monter un dossier contre M. Snowden, mais aucune accusation n'a encore été portée contre lui. Hong Kong a signé un traité d'extradition avec les États-Unis, mais il comporte des exceptions dans les cas de persécution politique, entre autres.

Le jeune homme a déclaré au journal qu'il n'avait aucune intention de partir.

«J'ai eu plusieurs occasions de m'enfuir (de Hong Kong), mais je préfère rester ici et combattre le gouvernement américain devant les tribunaux, parce je fais confiance à la primauté du droit à Hong Kong», a-t-il dit.

Un groupe de responsables du FBI, du département de la Justice et des agences de renseignement ont informé les membres de la Chambre des représentants des détails du programme de surveillance mardi. La révélation du programme, la semaine dernière, a suscité de la méfiance envers l'administration du président Barack Obama.

Les membres de la Chambre ont reçu l'ordre de ne pas divulguer les informations qu'ils ont reçues durant la séance, puisqu'il s'agit d'informations classifiées.

«Les gens ne sont pas satisfaits, a déclaré le représentant républicain Tim Murphy en sortant de la réunion. Nous avons besoin d'avoir plus de détails.»

Plusieurs membres d'arrière-ban du Congrès ont exprimé leur colère et leur perplexité face à ce programme, mais les leaders politiques semblent peu enclins à agir pour y mettre fin. Plusieurs ont exprimé leur appui au programme en tant qu'outil indispensable de la lutte contre le terrorisme, et certains ont qualifié Edward Snowden de «traître».