La Cour suprême des États-Unis a refusé mardi de se saisir d'un recours de l'Indiana qui lui aurait permis de réexaminer la question controversée dans le pays de l'avortement.

L'Indiana faisait appel à la plus haute juridiction américaine dans le but de refuser que des fonds gouvernementaux d'assurance-maladie aillent à des centres de santé pratiquant les interruptions volontaires de grossesse.

En rejetant le recours de l'Indiana, la cour a de fait confirmé, sans aucun commentaire, la décision d'une cour d'appel fédérale qui maintient l'octroi de fonds de Medicaid (assurance-maladie des plus pauvres et des handicapés) à une trentaine de centres gérés par la planification familiale américaine (Planned Parenthood).

Une loi de l'Indiana de 2011, qui se trouve ainsi partiellement invalidée, interdisait tout versement de fonds de l'État et de Medicaid (un programme mixte financé par les États et le gouvernement fédéral) aux centres pratiquant l'avortement, pour éviter de subventionner indirectement les IVG.

Le Planned Parenthood avait prévenu que l'arrêt de ces aides aurait pénalisé d'autres services médicaux délivrés dans ses centres, comme la prévention de cancers ou de maladies sexuellement transmissibles, arguant que les IVG n'étaient financées que par des fonds privés.

D'autres plaintes ont été déposées devant la Cour suprême pour tenter d'obtenir le réexamen de la question de l'avortement, légal depuis 40 ans aux États-Unis, alors que des États votent des lois rendant l'interruption volontaire de grossesse plus difficile. Certaines sont encore en cours d'examen.

Fin octobre 2012, la Cour suprême avait déjà refusé de revoir sa décision du 22 janvier 1973 (arrêt «Roe versus Wade»), en retoquant un recours sur une autre réforme de l'Oklahoma qui voulait écrire dans la Constitution de l'État que l'embryon est une «personne», le protégeant ainsi de tout avortement.