Des dizaines de pompiers et experts en combinaison blanche ont fouillé mardi à New York un passage étroit entre deux immeubles à la recherche de restes humains, là où a été découvert la semaine dernière un morceau d'avion des attentats du 11-Septembre, près du site du World Trade Center.

Une tente blanche du médecin légiste avait été installée juste à côté de la porte du 51 Park place, un immeuble de quatre étages à trois rues du site des attentats. Des policiers surveillaient la porte, plusieurs véhicules de police et du médecin légiste étaient garés à proximité.

C'est derrière cet immeuble, dans un passage de 45 cm de large le séparant du dos d'un autre immeuble sur Murray Street, qu'a été retrouvée la semaine dernière une partie d'aile d'un des Boeing précipités contre les tours jumelles du World Trade Center le 11 septembre 2001.

Le passage était jonché de détritus, parmi lesquels se trouvait la pièce de métal tordu et rouillé, d'environ 1,5 m de long, 90 cm de large et 43 cm d'épaisseur.

Elle a été découverte par hasard, par un inspecteur venu effectuer des mesures à la demande du propriétaire de l'immeuble, qui abrite actuellement un centre communautaire.

La police avait d'abord parlé d'une partie d'un train d'atterrissage, mais un expert de Boeing a ensuite établi qu'il s'agissait d'une partie du mécanisme des volets d'une aile.

Les recherches de restes humains entamées tôt mardi derrière l'immeuble devraient se terminer mercredi, et c'est seulement après que le morceau d'avion sera récupéré.

Une promesse faite aux familles

Les attentats du 11-Septembre avaient fait à New York 2753 morts.

Pour 1118 victimes (41%), disparues dans un déluge de feu et d'acier, aucune trace n'a jamais été retrouvée, en dépit de la collecte de plus de 21 800 restes humains, dont 38% n'ont pas davantage pu être identifiés.

Et pour certaines familles, qui n'ont jamais rien récupéré de leurs disparus, ces opérations restent importantes. D'autres au contraire, ne veulent plus en entendre parler.

«Nous avons promis aux familles, que tant que la science nous permettra d'essayer d'identifier (des personnes), nous continuerons d'essayer d'identifier tous les restes humains que nous avons. Le but reste bien sûr d'identifier toutes les personnes qui sont mortes» dans les attentats, explique à l'AFP Ellen Borakove, porte-parole des services du médecin légiste.

Au début du mois, après trois ans d'interruption, une autre opération d'examen de débris - la 4e depuis les attentats -  a ainsi été lancée à Staten island, où étaient entreposés depuis deux ans plusieurs tonnes de terre et débris venant du site du World Trade Center toujours en travaux.

Cette opération doit durer encore huit semaines, a précisé mardi Ellen Borakove.

Elle a jusqu'à présent permis de retrouver quelque 74 débris qui pourraient être des restes humains, a-t-elle ajouté.

Comme à Staten Island, si les recherches de mardi permettent de trouver «quelque chose qui ressemble à un reste humain», ce fragment sera emporté dans un premier laboratoire et examiné par des anthropologues. Si ceux-ci pensent que ce sont des restes humains, ils seront photographiés et numérotés, avant d'être envoyés à un deuxième laboratoire, pour voir si on peut en extraire de l'ADN, et essayer ainsi de trouver à qui il appartient, explique-t-elle.

Cela devrait prendre selon elle «plusieurs mois».

Le 17 avril, après avoir retesté des restes humains retrouvés en 2002, les services du médecin légiste ont annoncé avoir identifié une victime supplémentaire, la 1632e: un homme de 55 ans, dont le nom n'a pas été diffusé à la demande de la famille.