Une Américaine qui avait drogué son mari et lui avait tranché le pénis, au motif qu'il utilisait ce dernier «pour lui faire du mal», comparaît depuis mercredi devant la justice californienne.

Son avocat, Frank Bittar, a affirmé que sa cliente, qui soupçonnait également son mari d'entretenir une relation extra-conjugale, n'était pas «une veuve noire» mais une femme ayant connu «une vie entière de traumatismes».

Catherine Kieu Becker, 50 ans, est accusée d'avoir versé un somnifère dans le repas de son mari, aujourd'hui sexagénaire, de l'avoir attaché à son lit et d'avoir attendu son réveil pour lui couper le pénis, qu'elle a ensuite jeté dans le broyeur ménager de l'évier.

Le couple, qui vivait alors à Garden Grove, une municipalité au sud-est de Los Angeles, était en instance de divorce au moment des faits.

«C'est l'histoire d'un homme qui veut divorcer et de sa femme qui ne veut pas l'accepter», a indiqué devant le tribunal le procureur John Christl.

«Elle a ôté (à son mari) sa virilité», a-t-il ajouté, qualifiant Mme Kieu de «femme très manipulatrice, qui savait parfaitement ce qu'elle faisait».

Mme Kieu avait installé des micros dans la maison pour surprendre les ébats extra-conjugaux supposés de son mari. Les enregistrements n'ont rien donné sur ce plan mais ont fourni des détails sur la soirée du 11 juillet 2011, après que Mme Kieu eut versé un somnifère dans la soupe au tofu de son époux.

«On peut l'entendre dire "Oh, c'est bon"», a déclaré M. Christl. «Vous pouvez aussi l'entendre ajouter: "C'est un peu salé"», juste avant d'aller se coucher vers 20h10.

Quand il s'est réveillé, attaché au lit avec des cordes, Mme Kieu a dit trois fois à son mari: «Tu le mérites», avant de lui trancher le pénis.

M. Bittar a insisté pour sa part sur le fait que l'accusée avait été traumatisée par une enfance passé dans un Vietnam en guerre civile.

Le mutilé --dont l'identité n'a pas été révélée-- est son deuxième mari. Il était «hyper-sexuel», utilisait des médicaments comme le Viagra et la forçait à avoir des relations sexuelles dans des positions «douloureuses», selon l'avocat.

En cas de condamnation, Mme Kieu risque la prison à perpétuité sans possibilité de libération anticipée.