La pilule du lendemain aux États-Unis sera désormais en vente libre pour les jeunes filles de moins de 17 ans, qui devaient jusqu'alors présenter une ordonnance, a ordonné vendredi un juge fédéral américain.    

Le chef des services américains de la Santé avait requis en 2011 que les jeunes filles de moins de 17 ans présentent une ordonnance pour obtenir cette pilule. Mais cette décision a été jugée «motivée politiquement» et «injustifiée scientifiquement» par le juge d'un tribunal fédéral de New York, Edward Korman.

Le nouveau jugement ordonne à l'Agence américaine des médicaments (FDA) de faire que ce moyen de contraception d'urgence soit désormais en vente libre, sans limites d'âge et sans ordonnance d'un médecin.

Cette pilule contient les mêmes composants actifs qu'une pilule classique, mais à des doses plus fortes, et peut empêcher une grossesse si elle est prise dans les 72 heures suivant un rapport sexuel non protégé.

Le Centre pour les droits de reproduction (Center for Reproductive Rights), qui avait saisi la justice, a salué une «victoire pour les femmes». «Aujourd'hui, la science a prévalu sur la politique», s'est félicitée sa présidente, Nancy Northup.

«C'est une vraie victoire pour les femmes, en particulier les jeunes femmes, les femmes sans papiers d'identité, et celles qui vivent dans des endroits où les pharmacies ont des heures d'ouverture limitées», a-t-elle précisé.

La bataille pour l'accès à la pilule du lendemain, vendue sur ordonnance depuis 1999, avait repris depuis 2001, ses avocats plaidant pour un accès plus large et ses opposants pointant notamment du doigt des risques pour la santé.

En décembre 2011, la FDA avait été tenue de permettre la vente libre de cette pilule nommée Plan B One-Step, et fabriquée par le laboratoire Teva Pharmaceuticals, mais sa décision avait été bloquée par les services de la Santé. Sa responsable, Kathleen Sebelius, avait estimé ne pas avoir assez de données pour autoriser sa vente libre aux moins de 17 ans.

Le président Barack Obama avait soutenu Mme Sebelius, rapportant à l'époque qu'elle n'était pas très sûre que cette pilule puisse être vendue à des filles de 10 ou 12 ans comme des gommes à mâcher, et étant donné ses contre-indications si elle n'est pas prise correctement.

Mais le juge Korman a estimé que «la population à propos de laquelle s'inquiétait Mme Sebelius est infinitésimale» car seuls 3% des filles de moins de 13 ans sont sexuellement actives.