Un Palestinien d'origine jordanienne, condamné pour avoir fait exploser en 1982 une bombe à bord d'un avion de la Pan Am assurant la liaison Tokyo-Honolulu, doit être libéré mercredi d'une prison américaine, ont annoncé samedi les autorités pénitentiaires américaines.

Mohammed Rashed sera resté plus de 20 ans derrière les barreaux après avoir été condamné pour avoir placé, le 11 août 1982, sous un siège d'un avion de la Pan Am reliant Tokyo à Honolulu, une bombe, dont l'explosion avait tué un jeune Japonais et blessé quinze autres personnes.

Selon le porte-parole du ministère de la Justice Dean Boyd, Rashed, 63 ans, a passé environ 23 ans en prison, dont une partie en Grèce, pour cet attentat.

L'Office fédéral des prisons, qui a publié la date de sa libération, a précisé que Rashed était détenu dans l'établissement pénitentiaire de McKean, dans l'ouest de la Pennsylvanie (est).

L'expert en explosifs appartenait à l'«Organisation du 15 mai», un groupe basé en Irak, fondé en souvenir du premier jour de la première guerre israélo-arabe le 15 mai 1948. Cette faction du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) visait les intérêts américains et israéliens dans les années 1980.

Rashed avait bénéficié de circonstances atténuantes lors du jugement dans l'affaire de l'avion de la Pan Am en coopérant comme informateur avec les autorités internationales.

La libération de Mohammed Rashed pourrait priver les autorités américaines d'un témoin capital dans le cas où Abou Ibrahim (Hussein Muhammad al-Umari), un Palestinien soupçonné d'être le cerveau de l'attaque de l'avion de la Pan Am, serait capturé. Ce dernier figure sur la liste des personnes les plus recherchées du FBI.

L'année dernière, la police australienne a rouvert l'enquête sur l'attentat à la bombe contre le consulat israélien de Sydney et un club juif, après avoir trouvé des liens avec Mohammed Rashed.

Deux personnes avaient été blessées lors des attaques contre le consulat et le club de sport juif Hakoah de Bondi, le 23 décembre 1982. Ses auteurs n'ont toujours pas été découverts plus de 30 ans après les faits.

La police australienne a longtemps soupçonné l'«Organisation du 15 mai» d'être liée à ces attentats.