Les républicains ont publié mardi un budget visant une réduction spectaculaire du déficit américain sur dix ans, document vite rejeté par la Maison-Blanche alors que le président Barack Obama se rendait au Congrès pour s'entretenir avec ses alliés.

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Le texte des élus conservateurs, dévoilé mardi par le président de la commission du Budget de la Chambre des représentants, Paul Ryan, prévoit de réduire le déficit d'environ 4600 milliards de dollars cumulés sur dix ans, sans hausses d'impôts.

Pour y parvenir, il prévoit une abrogation de la réforme de la santé de M. Obama, promulguée en 2010 et visant à fournir à terme une couverture maladie à plus de 30 millions d'Américains qui en étaient jusqu'alors dépourvus.

Les républicains intègrent aussi une forte réduction des dépenses sociales, telles que les bons alimentaires et la couverture santé des familles à bas revenus.

La Maison Blanche a rejeté ce texte, assurant qu'il se traduirait par une hausse des impôts pour la classe moyenne et ne contribuerait pas à réduire les déficits.

«Si le budget des républicains de la Chambre vise à réduire le déficit, le compte n'est pas bon», a assuré le porte-parole de l'exécutif, Jay Carney. «Nous avons essayé cette approche dans le passé. Le président pense toujours que c'est la mauvaise trajectoire à prendre pour les États-Unis», a-t-il ajouté.

M. Ryan, ancien candidat à la vice-présidence aux côtés de Mitt Romney, battu en novembre par M. Obama, a assuré que son plan constituait une «invitation au président des Etats-Unis et aux démocrates du Sénat à résoudre ensemble ces problèmes», alors que la dette fédérale américaine se rapproche des 17 000 milliards de dollars.

M. Carney a aussi assuré que «le président continuera(it) à oeuvrer, avec les républicains et les démocrates du Congrès, à faire croître l'économie et à réduire le déficit de façon équilibrée».

Le président s'est rendu en début d'après-midi au Capitole pour rencontrer les démocrates du Sénat, première de trois visites cette semaine au siège du pouvoir législatif pour tenter de faire progresser ses priorités législatives.

Une échéance se profile le 27 mars, avec une possible fermeture des services «non essentiels» de l'administration si les élus ne parviennent pas à boucler une loi de financement couvrant les six derniers mois de l'exercice actuel.

M. Obama a quitté le Capitole sans faire de déclarations, mais le vétéran démocrate du Sénat Carl Levin a expliqué aux journalistes que le président avait «beaucoup (parlé) des questions budgétaires».

«Il pense qu'il est très important que nous résolvions ces problèmes ensemble, et il dit que travailler de concert avec les républicains pour parvenir à un grand marchandage (...) est extrêmement important», a ajouté M. Levin, la notion de «grand marchandage» recouvrant l'idée d'un accord de grande portée sur les recettes et les dépenses pour rééquilibrer le budget.

«Il est essentiel d'accepter des compromis, et il n'en a pas vu assez jusqu'ici», a ajouté M. Levin, écho aux déclarations de l'exécutif qui a présenté les républicains comme responsables du blocage. «Mais il va continuer d'essayer», a-t-il assuré.

M. Obama sera de retour mercredi au Capitole pour rencontrer les républicains de la Chambre.