Le président des États-Unis Barack Obama va poursuivre cette semaine son offensive de charme au Congrès, se rendant trois jours de suite au Capitole pour tenter de faire avancer les dossiers législatifs qui lui sont chers, a annoncé lundi son porte-parole.

Le chef de l'exécutif est attendu mardi chez les sénateurs démocrates, majoritaires à la chambre haute du Congrès, a précisé Jay Carney. Le lendemain, il rencontrera des élus du parti républicain, qui contrôle la Chambre des représentants, l'assemblée qui détient les cordons de la bourse du budget fédéral.

Enfin, jeudi, ce sera au tour des minorités de chaque assemblée de s'entretenir avec M. Obama: les républicains du Sénat et les démocrates de la Chambre, a souligné M. Carney lors de son point de presse quotidien.

Cette série de visites au siège du pouvoir législatif s'inscrit dans la continuité d'une approche apparemment plus conciliante de la Maison-Blanche vis-à-vis d'élus qui peuvent neutraliser l'ambitieux agenda énoncé par M. Obama au début de son second mandat.

Au Capitole, le président a l'intention de parler «du dossier du budget et de la nécessité de réduire notre déficit de façon équilibrée», a expliqué M. Carney, alors que faute d'accord entre les élus, des coupes importantes dans les dépenses fédérales sont entrées en vigueur le 1er mars.

Témoin du fossé entre l'exécutif démocrate et les républicains de la Chambre sur ce sujet, le bureau du président de l'assemblée, John Boehner, s'est emparé lundi de propos de M. Carney sur les objectifs d'un plan de réduction des déficits.

Le porte-parole avait affirmé qu'il s'agissait au sens de la Maison-Blanche de «replacer le déficit et la dette sur une trajectoire tenable, avec un (déficit budgétaire annuel) de moins de 3% du produit intérieur brut», contre plus de 6% selon les projections de l'exécutif pour l'exercice en cours.

«Le but du président est un déficit budgétaire +tenable+, pas éliminé», a remarqué un porte-parole de M. Boehner, Brendan Buck. «Dans le langage de Washington, ça veut dire plus de dette pour nos enfants et petits-enfants», a-t-il dénoncé, en faisant valoir que la proposition de budget des républicains de la Chambre visait à éliminer totalement le déficit d'ici 10 ans.

Dans l'immédiat, une échéance se profile le 27 mars: une possible fermeture des services «non essentiels» de l'administration si jamais les élus ne parviennent pas à boucler une loi de financement couvrant les six derniers mois de l'exercice budgétaire actuel.

Parmi les autres priorités de M. Obama au Congrès, M. Carney a aussi évoqué la réforme de l'immigration, un encadrement plus strict de la circulation des armes et une accélération du processus de confirmation par le Sénat des candidats à des postes de juges fédéraux, dont certaines nominations sont dans les limbes depuis deux ans.

Cette attitude conciliante de M. Obama, au moins sur la forme, contraste avec la rhétorique acérée qu'il utilisait encore il y a 15 jours contre ses adversaires républicains. Il avait tenté de les présenter comme les uniques responsables de la cure d'austérité.