L'opposition à l'administration du président Barack Obama et le débat sur le contrôle des armes à feu après la tragédie au Connecticut ont mené à une hausse du nombre de groupes «patriotiques» antigouvernementaux aux États-Unis, selon une organisation des droits civiques qui surveille la progression de ces groupes.

Le Southern Poverty Law Center (SPLC) a rapporté une hausse du nombre d'organisations de ce genre dans son rapport annuel sur les groupes extrémistes publié mardi.

Le nombre de groupes patriotiques antigouvernementaux, l'une des catégories étudiées par le centre, a augmenté de façon considérable depuis quatre ans, passant d'environ 149 groupes en 2008 à 1360 aujourd'hui, rapportent les chercheurs. En 2011, il y avait 1274 groupes patriotiques actifs aux États-Unis, une hausse de sept pour cent comparativement à l'année précédente.

L'élection et la réélection du premier président noir des États-Unis et les difficultés économiques persistantes ont contribué à cette hausse, affirme Mark Potok, un chercheur du SPLC.

«La colère, l'angoisse, la frustration et les craintes entourant l'économie ont jeté de l'huile sur ce feu», explique-t-il.

En ce qui concerne les armes à feu, le débat ayant suivi la tuerie de Newtown, au Connecticut, dans laquelle 20 jeunes écoliers et six adultes ont été tués, a mené à «une sorte de haine blanche qui se déverse à la fois sur la droite radicale, mais aussi dans les cercles politiques traditionnels», selon M. Potok.

Dans la semaine ayant suivi le massacre du 14 décembre dans l'école primaire de Newtown, le FBI a indiqué avoir mené plus de vérifications d'antécédents pour les achats et les permis d'armes à feu que dans toute autre période d'une semaine depuis 1998.

Certains critiques estiment que le SPLC ratisse trop large en qualifiant certains groupes de haineux ou d'extrémistes, au point d'inclure des organisations politiques légitimes qui s'opposent à l'immigration illégale, au contrôle des armes à feu, aux droits des homosexuels et à d'autres dossiers.