Le président américain Barack Obama a fait monter la pression sur le Congrès lundi, appelant les gouverneurs à la rescousse pour éviter la cure d'austérité, qui prendra automatiquement effet vendredi sauf accord de dernière minute entre démocrates et républicains.

Ces coupes dans le budget fédéral «ralentiront notre économie et feront disparaître des emplois bien payés», a prévenu M. Obama face aux dirigeants des 50 États, réunis à la Maison-Blanche.

La veille, la présidence avait dévoilé les conséquences, État par État, de cette brusque austérité, fruit d'accords précédents au Congrès : coupes dans les prestations sociales, fonctionnaires placés en congés sans solde, arrêt des commandes aux sous-traitants...

M. Obama demande aux élus républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, de limiter la portée de ces coupes en adoptant une hausse des impôts pour les plus riches et en éliminant des niches fiscales.

«Tant que vous êtes (à Washington), j'espère que vous parlerez avec les élus de vos États au Congrès, pour leur rappeler clairement les enjeux (...) parce que ces coupes ne sont pas inéluctables. Le Congrès peut les empêcher avec juste un petit peu de compromis», a-t-il avancé.

La Maison-Blanche poursuivait ainsi son opération destinée à faire pression sur le Congrès. Vendredi, le secrétaire aux Transports Ray LaHood avait brossé un tableau sombre des conséquences de cette rigueur pour les clients des compagnies aériennes.

Sa collègue chargée de la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, a souligné à son tour lundi que les coupes allaient se traduire par un allongement des attentes dans les ports et les aéroports.

«Entre les effets (des congés sans solde) sur l'administration de l'aviation civile, l'agence de la sécurité des transports et la police aux frontières, cela va se combiner pour contrarier les déplacements» aux États-Unis, a-t-elle prévenu.

Mme Napolitano a aussi assuré que «si on réduit le nombre de garde-frontières, cela aura des conséquences sur notre capacité à empêcher des immigrants d'entrer clandestinement dans le pays».

Interrogée sur un autre aspect de son portefeuille, la prévention des actes de terrorisme, Mme Napolitano a noté que «cette menace existe toujours. Nous ferons tout notre possible pour réduire ce risque, mais (la rigueur) le rendra très, très difficile».

De son côté, M. Obama doit se rendre mardi en Virginie pour mettre en garde contre les effets de l'austérité sur les sous-traitants du secteur de la Défense.

La tactique de la Maison-Blanche a provoqué la colère du gouverneur républicain de Louisiane, Bobby Jindal, qui a estimé lundi que «le président doit cesser de faire campagne, arrêter de faire peur aux Américains».

M. Jindal, dont le nom circule parmi les candidats potentiels à l'investiture républicaine pour la présidentielle de 2016, a aussi demandé, face aux journalistes à l'extérieur de la Maison-Blanche, que M. Obama établisse une liste de coupes prioritaires.