Le président des États-Unis a le pouvoir légitime de lancer des cyberattaques préventives en cas de menaces venant de l'étranger fondées sur des preuves solides, affirme un rapport secret cité par le New York Times lundi.

La Maison-Blanche n'a pas confirmé les détails de ce rapport, mais un responsable a indiqué que Barack Obama avait érigé des principes pour conduire des attaques de ce type en conformité avec la Constitution américaine et les lois internationales.

«Les États-Unis agiront conformément à leur droit intrinsèque à la légitime défense dans le cyberespace, comme le reconnaît le droit international, pour prévenir toute perte en vie imminente ou dommage significatif», a souligné le responsable.

Les cyber-armes sont considérées comme tellement puissantes par les auteurs du document qu'elles ne peuvent qu'être activées au plus haut niveau du gouvernement, raconte le quotidien, citant des sources anonymes.

Cette décision intervient à un moment où l'administration américaine se prépare à établir pour la première fois des règles concernant l'armée et les services de renseignement dans les cas de cyberattaques majeures.

Et les règles dans ce domaine, tout comme celles qui gouvernent les attaques de drones, sont largement maintenues secrètes. Mais signe de leur nouvelle importance, elles constituent un des rares postes en hausse dans le budget du ministère de la Défense.

Le programme qui leur est consacré au Pentagone (dit «Cyber Command»), qui fait travailler 900 personnes actuellement, doit voir ses effectifs grimper à 4900 militaires et civils, selon le Washington Post.

Selon les informations officielles, Barack Obama a donné une seule fois son feu vert à une série de cyberattaques, orientées contre l'Iran et ses centrales d'enrichissement d'uranium. Une opération répondant au nom de code «Jeux olympiques» et déjà entamée par les services secrets sous George W. Bush.

«Les attaques contre l'Iran ont montré que les infrastructures d'un pays peuvent être détruites sans être bombardées ou sans envoyer de saboteurs», écrit le New York Times.