La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, qui a sillonné la planète en quatre ans, s'est offert mardi un dernier tour du monde, virtuel, en répondant à des télévisions étrangères via une visio-conférence géante et est restée évasive sur la présidentielle de 2016.

Cet évènement médiatique fait partie d'une cascade de conférences, d'entretiens avec la presse américaine et de cérémonies d'adieux programmés cette semaine pour Mme Clinton qui doit quitter le département d'État vendredi et passer le témoin à John Kerry.

Autant d'occasions pour la secrétaire d'État de dresser un bilan de ses quatre années à la tête de la diplomatie américaine et de laisser s'alimenter les spéculations sur son avenir politique, le tout-Washington la donnant candidate démocrate à la présidentielle de novembre 2016.

Elle a été poliment interrogée pendant plus d'une heure par des journalistes et des étudiants étrangers réunis grâce à des liaisons satellites par le département d'État et la télévision australienne ABC.

Les chaînes libanaise MBC, japonaise NHK, indienne NDTV, colombienne NTN24, nigériane Channels TV et britannique BBC, se sont succédé --entrecoupées de questions d'internautes sur Twitter-- pour écouter Mme Clinton parler du processus de paix au Proche-Orient, du terrorisme islamiste en Afrique du Nord, de la menace nord-coréenne, du nucléaire iranien, du Japon, de l'Inde, de l'Antarctique ou de la Colombie.

Mme Clinton, qui fut «Première dame» du président Bill Clinton, sénatrice de New York et candidate aux primaires démocrates de 2008 contre Barack Obama, a également réussi à éluder les questions sur le scrutin de 2016.

«En ce moment, je ne pense à rien de tout cela», a-t-elle assuré, disant vouloir «boucler (son) mandat de secrétaire d'État et rattraper (ses) 20 années de privation de sommeil!». Dimanche soir sur CBS, aux côtés du président Obama, elle avait laissé la porte ouverte à sa candidature pour la Maison Blanche.

«Je n'ai absolument pas de projets pour concourir (...) et je ne sais pas ce que je ferai», a encore assuré lundi soir sur CNN cette femmme hyperactive âgée de 65 ans.

«Je sais que ça va vous paraître bizarre parce que je ne l'ai jamais fait auparavant dans ma vie, mais quand je me réveillerai lundi, mardi, mercredi, j'aurai le luxe de n'avoir nulle part où aller, de n'avoir rien à faire, de ne pas avoir à appeler frénétiquement un dirigeant à propos d'une crise en cours. Je suis plutôt curieuse de voir ça», a lancé Mme Clinton, tout sourire.

Cet animal politique, au sommet de sa popularité et parfois adulée comme une «rock star», quitte le département d'État après un record de 112 pays visités et plus de 1,5 million de km parcourus en avion.

Elle avait toutefois admis être «épuisée» et avait eu entre décembre et janvier une «commotion cérébrale» et un «caillot de sang» à la tête qui avaient entraîné son hospitalisation.

«J'ai beaucoup de chance parce que je suis en bonne santé, je me sens très bien et (...) j'attends le prochain chapitre de ma vie, quel qu'il soit», a conclu Mme Clinton sur CNN.