Dans un geste qui devrait donner un ballon d'oxygène aux négociations sur la dette et le budget américain, la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, a autorisé mercredi le gouvernement à dépasser le plafond légal de la dette pendant quatre mois.

Les républicains avaient d'eux-mêmes proposé de «suspendre» jusqu'au 18 mai la limite du plafond de la dette, atteint depuis le 31 décembre. Le Trésor avait averti qu'il ne pourrait contourner la limite que jusqu'à fin-février, début mars. Le 19 mai, ce plafond légal sera augmenté automatiquement de la somme empruntée entre temps.

Le texte a reçu 285 voix contre 144, une trentaine de républicains ayant voté contre, mais 86 démocrates ayant voté pour.

Le plan est perçu comme une concession de la part des républicains, qui ne veulent pas endosser la responsabilité d'un éventuel défaut de paiement des États-Unis. Peu sont prêts à reproduire la stratégie de la corde raide de l'été 2011, quand le précédent plafond de la dette avait été atteint. L'agence de notation Standard & Poor's avait alors abaissé la note de crédit des États-Unis, sanctionnant un Congrès impotent.

La balle passe maintenant dans le camp du Sénat, contrôlé par les démocrates. Si le texte était voté, la Maison-Blanche a indiqué mardi que Barack Obama le promulguerait.

En échange, les républicains veulent un accord sur la baisse des dépenses publiques, notamment dans le domaine de la santé et de la retraite.

Pour forcer le Sénat à accélérer le processus, les républicains ont ajouté une clause au texte voté mercredi : les sénateurs ne toucheront pas leurs salaires à partir du 15 avril tant qu'un budget n'a pas été voté. Le dernier budget voté en bonne et due forme par la chambre haute date en effet de 2009. Depuis, incapables de s'accorder entre la faible majorité démocrate et les républicains, les sénateurs n'ont fait que voter des extensions temporaires.

«Cela fait près de quatre ans que le Sénat n'a pas fait de budget», a justifié mardi soir le président de la Chambre, John Boehner. «Si vous ne faites pas votre travail, vous ne devriez pas être payés».