La Maison-Blanche a favorablement accueilli mardi un plan républicain consistant à suspendre le plafond de la dette américaine jusqu'en mai, et affirmé que le président Barack Obama ne s'y opposerait pas.

Les adversaires de M. Obama à la Chambre des représentants ont présenté lundi un texte de loi qui suspendrait jusqu'au 18 mai le plafond légal de la dette, dépassé depuis le 31 décembre, un geste de nature à désamorcer une possible nouvelle crise avec l'administration démocrate.

Tout en notant que l'aile droite du parti conservateur devait encore donner son feu vert à ce plan, le porte-parole de la présidence, Jay Carney, a assuré que «si (ce projet de loi) arrive sur le bureau du président, il ne s'opposera pas à ce qu'il prenne force de loi».

Le président estime toutefois que le plafond de la dette devrait être suffisamment relevé pour ne pas être à nouveau nécessaire quelques mois plus tard, a indiqué M. Carney.

Cette limite légale doit impérativement être relevée par le Congrès pour que le gouvernement américain puisse continuer à emprunter sur les marchés et éviter le défaut de paiement. Le Trésor a prévenu qu'il ne pourrait plus la contourner au-delà de mi-février à début mars.

La proposition républicaine prévoit une suspension du plafond jusqu'au 18 mai, de façon à donner plus de temps pour forger un compromis sur le budget et le volume des réductions des dépenses publiques. Le 19 mai, le plafond actuel augmenterait automatiquement du montant nécessaire.

Le texte s'accompagne d'une clause surprenante: si le Sénat n'a pas voté de budget d'ici au 15 avril, les salaires des sénateurs ne seront plus versés. Ils ne les toucheraient qu'une fois adopté un budget pour l'exercice fiscal 2014, qui débute le 1er octobre.

Le Sénat n'a effectivement pas voté de budget depuis 2009, conséquence du blocage de l'institution, contrôlée à seulement quelques sièges près par les démocrates. L'État fédéral n'est financé que par des résolutions temporaires.

La bataille du déficit est loin d'avoir pris fin avec le vote du 1er janvier sur le «mur budgétaire». Seule la question des impôts avait alors été résolue. Washington doit encore s'accorder sur le niveau des dépenses publiques.