Le procureur militaire compte réclamer la peine de mort contre le sergent Robert Bales, accusé d'avoir tué 16 villageois le 11 mars dans le sud de l'Afghanistan, a affirmé à l'AFP un porte-parole de l'armée américaine.

«Le gouvernement requerra la peine de mort», a déclaré le lieutenant-colonel Gary Dangerfield, alors que le sergent âgé de 38 ans a été renvoyé en cour martiale cette semaine.

Le procès aura lieu à la base de Lewis-McChord, dans l'État de Washington, où il était stationné avant son déploiement en Afghanistan.

Le sergent Bales comparaîtra pour 16 chefs d'assassinat, 6 tentatives d'assassinat, pour avoir bu et avoir eu un «comportement préjudiciable à l'ordre et à la discipline», dit l'armée dans un communiqué.

Pour qu'il soit condamné à mort, la cour martiale devra à l'unanimité le déclarer coupable et considérer qu'il existe au moins une circonstance aggravante, selon le code de justice militaire.

Le dernier soldat américain à avoir été exécuté est John Bennet, en avril 1961, après avoir été condamné pour viol et tentative de meurtre, selon le Centre d'information sur la peine de mort.

Dès le lendemain de la tuerie, le secrétaire à la Défense Leon Panetta avait estimé que son auteur encourait la peine de mort.

Robert Bales avait quitté au milieu de la nuit sa base du district de Panjwayi, dans la province de Kandahar (sud) avant de tuer dans deux villages avoisinants 16 personnes, dont plusieurs femmes et enfants. Il était ensuite revenu à sa base, où il s'était rendu.

Selon son avocat, Me John Henry Browne, Bales avait vu la veille un camarade perdre une jambe lors d'une attaque.

«L'alcool pourrait avoir joué un rôle», avait confié un responsable américain peu après les faits.

Cette équipée meurtrière s'était ajoutée à une série d'incidents qui avaient tendu un peu plus les relations entre Washington et le président Hamid Karzaï, notamment l'incinération de Corans sur la base de Bagram, ou encore la diffusion de photos de marines en train d'uriner sur des cadavres.

Cinq soldats aussi basés à Lewis-McChord, près de Seattle, ont été poursuivis pour avoir exécuté trois civils afghans en 2010.

Le meneur du groupe, accusé d'avoir pour s'amuser mis au point des «scénarios» pour exécuter des civils dans la province de Kandahar (Sud), d'avoir prélevé des parties des cadavres et d'avoir pris des photos avec les dépouilles, a été condamné à la prison à vie en novembre 2011.