La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, 65 ans, souffre d'une commotion cérébrale après s'être évanouie et est en convalescence pour plusieurs jours, a annoncé samedi le département d'État, une semaine après avoir révélé qu'elle avait attrapé un «virus gastrique».

Les ennuis de santé de Mme Clinton l'empêcheront de témoigner comme prévu jeudi devant le Congrès pour l'attaque terroriste islamiste du 11 septembre contre le consulat américain de Benghazi en Libye.

En raison d'un «virus gastrique», qui l'a éloignée de toute activité publique depuis le 7 décembre, Mme Clinton «était dans un état de déshydratation extrême et s'est évanouie», ont indiqué ses médecins Lisa Bardack et Gigi El-Bayoumi dans un communiqué transmis par le conseiller de la secrétaire d'État, Philippe Reines.

En examinant Mme Clinton «cette semaine, nous avons déterminé qu'elle avait aussi subi une commotion cérébrale», ont écrit les médecins, sans préciser la date de cet incident de santé.

La chef de la diplomatie américaine «récupère chez elle et sera suivie régulièrement par ses médecins. Elle continuera à travailler de chez elle la semaine prochaine en restant en contact régulier avec le département d'État», a ajouté M. Reines. D'après lui, Mme Clinton «compte être de retour rapidement à son bureau».

En attendant, la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants a confirmé que la secrétaire d'État ne témoignera pas le 20 décembre devant le Congrès pour l'affaire dite de Benghazi, l'attaque du 11 septembre contre le consulat américain en Libye qui avait déclenché une tempête politique aux États-Unis.

Les élus républicains voulaient l'interroger sur les mesures de sécurité prises par le département d'État pour protéger le consulat avant l'attentat qui a coûté la vie à l'ambassadeur en Libye et à trois autres agents américains.

Mme Clinton avait affirmé mi-octobre qu'elle «assum(ait) la responsabilité» de la gestion et des conséquences de l'attentat.

Ses adjoints Williams Burns et Thomas Nides la remplaceront à l'audition.

Le «virus gastrique» dont Mme Clinton souffre depuis plus d'une semaine l'avait contrainte à annuler une tournée dans des pays arabes, dont au Maroc pour la réunion le 12 décembre à Marrakech des «Amis de la Syrie».

112 pays visités

«La secrétaire (d'État) est vraiment très malade (...) Ce virus gastrique est assez méchant», avait commenté mercredi la porte-parole du département d'État, Victoria Nuland.

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius lui a transmis «ses voeux les plus chaleureux de prompt rétablissement», selon le Quai d'Orsay.

Mme Clinton est, de son propre aveu il y a quelques mois, «épuisée» par le rythme effréné qu'elle s'impose depuis quatre ans comme patronne de la diplomatie de la première puissance mondiale.

Elle voyage en moyenne deux fois par mois pour des déplacements de plusieurs jours aux quatre coins de la planète. Avec 1 million de miles (plus de 1,5 million de km) parcourus en avion et 112 pays visités, elle détient le record absolu de tous les secrétaires d'État américains.

Elle doit quitter son poste en janvier, après quatre années à défendre la politique étrangère du président Barack Obama.

Compte tenu de sa très grande popularité internationale et aux États-Unis, la presse américaine spécule sur sa candidature pour la présidentielle de novembre 2016. Mais l'épouse de l'ancien président Bill Clinton assure qu'elle aspire à «arrêter la politique» et à retrouver une «vie privée».

Interrogée par la télévision ABC, juste avant de tomber malade, sur ses éventuels projets présidentiels, elle a une nouvelle fois démenti, sans être toutefois d'une fermeté absolue: «Je ne pense vraiment pas que c'est quelque chose que je vais refaire».

«Je suis - touchons du bois - non seulement en bonne santé, mais j'ai aussi une incroyable endurance et de l'énergie. Je veux juste voir ce que je pourrais faire d'autre»», avait-elle dit.