Le président Barack Obama a eu une rencontre en privé vendredi avec Susan Rice, l'ambassadrice aux Nations unies un temps pressentie pour succéder à Hillary Clinton, qui a abruptement retiré sa candidature jeudi après avoir été critiquée par des sénateurs républicains qui avaient juré de combattre sa nomination.

Le retrait de Mme Rice fait du sénateur démocrate John Kerry, candidat à la présidentielle en 2004, le principal candidat pour diriger la diplomatie américaine après le départ d'Hillary Clinton.

Susan Rice s'est retirée quand il est devenu évident que ses difficultés avec les républicains ne s'apaiseraient pas, et après que le soutien à sa nomination au sein de la Maison-Blanche s'est effacé au cours des derniers jours, ont indiqué des responsables de l'administration.

Le président Obama s'est servi de l'occasion pour critiquer les républicains farouchement opposés à sa possible nomination.

«Même si je regrette profondément les attaques injustes et trompeuses contre Susan Rice au cours des dernières semaines, sa décision démontre sa force de caractère», a dit M. Obama.

«Je suis triste que nous en soyons arrivés à ce point», a déclaré Mme Rice.

Barack Obama a été clair sur le fait que Susan Rice continuerait de faire partie de son cercle rapproché, se disant reconnaissant qu'elle reste l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU et une membre clé de son cabinet et de l'équipe de sécurité nationale. Dans une lettre, Mme Rice a confirmé qu'elle resterait à son poste aux Nations unies.

Susan Rice était devenue le bouc-émissaire de l'administration Obama dans la foulée de l'attaque contre le consulat des États-Unis à Benghazi, en Libye, en septembre. L'attaque a tué quatre Américains, dont l'ambassadeur en Libye.

Cinq jours après l'attaque, Mme Rice avait déclaré dans des entrevues télévisées qu'il s'agissait d'une manifestation spontanée contre le film islamophobe Innocence of Muslims produit aux États-Unis, qui a provoqué de violentes manifestations dans plusieurs pays musulmans en septembre. L'incident s'est plutôt révélé être une attaque terroriste.

Mme Rice a admis que ses explications initiales de l'attaque étaient erronées, mais elle a insisté sur le fait qu'elle n'avait pas tenté de tromper les Américains. L'information qu'elle a transmise était celle qui lui avait été fournie par les services de renseignement, a-t-elle souligné.

Susan Rice pourrait néanmoins obtenir un autre poste de premier rang aux côtés du président Obama. Certaines sources laissent entendre qu'elle pourrait remplacer le conseiller à la sécurité nationale, Tom Donilon, si celui-ci devait être muté à un autre poste, ce qui n'est pas attendu à court terme. Mais sa nomination à ce poste exigerait aussi une confirmation du Sénat.

L'attention se tourne désormais vers John Kerry, qui serait très intéressé par le poste de secrétaire d'État. Dans un communiqué, il a salué le travail de Mme Rice, qui a fait partie de son équipe de conseillers durant sa campagne présidentielle, mais il n'a rien dit sur ses intentions. Sa nomination, si elle se confirme, est presque certaine d'être approuvée par ses collègues du Sénat.