Le président des États-Unis Barack Obama a promulgué vendredi la «liste Magnitski», une loi prévoyant des sanctions contre des responsables russes impliqués dans des violations des droits de l'homme et qui a déjà été dénoncée avec force par Moscou.

M. Obama a signé cette loi lors d'une cérémonie vendredi midi dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, a constaté un photographe de l'AFP.

Après la Chambre des représentants le 16 novembre, le Sénat avait voté le 6 décembre ce texte qui met fin aux restrictions commerciales frappant la Russie. Mais, à la fureur de Moscou, les élus américains avaient rajouté des sanctions contre les fonctionnaires russes impliqués dans le décès du juriste Sergueï Magnitski en 2009.

Ce juriste avait été arrêté après avoir accusé des policiers et agents du fisc d'être derrière des opérations de détournements de fonds et de blanchiment. Magnitski est mort en détention à 37 ans, victime de violences et privé de soins.

Selon cette nouvelle loi, les individus impliqués dans le décès de Magnitski, ainsi que toute personne responsable de graves violations des droits de l'homme en Russie, se verront refuser des visas pour entrer aux États-Unis, et leurs avoirs pourraient y être gelés.

Jeudi, le président russe Vladimir Poutine avait qualifié «d'acte inamical purement politique» l'adoption de la «liste Magnitski», et estimé qu'il faudrait y «réagir de manière appropriée».

De fait, la Douma russe a ainsi approuvé vendredi en première lecture des mesures de rétorsion à l'encontre de citoyens américains, avant même que la «liste Magnitski» soit promulguée par M. Obama.

Défenseurs des droits de l'homme et opposants russes ont, quant à eux, salué l'adoption aux États-Unis de cette liste.

Mardi, des parlementaires de neuf pays occidentaux ont annoncé à Ottawa qu'ils rejoignaient un groupe baptisé «Justice pour Sergueï Magnitski» afin de tenter de punir des responsables russes soupçonnés d'implication dans la mort en détention du juriste.