Le négociateur républicain John Boehner a réitéré jeudi sa demande de réductions profondes des dépenses publiques en échange de tout compromis fiscal, à seulement 20 jours du «mur budgétaire» et alors que les négociations avec Barack Obama sont embourbées.        

«Le président n'est pas sérieux sur la baisse des dépenses. Pourtant le problème, ce sont les dépenses», a déclaré John Boehner, président républicain de la Chambre jeudi devant un graphique dessinant en rouge la trajectoire supposée des dépenses publiques dans les prochaines décennies.

Les deux hommes se sont rencontrés dimanche et parlé au téléphone mardi. Entre leurs rendez-vous, chacun interpelle l'autre par caméras interposées, dans l'espoir de solidifier son soutien dans l'opinion publique.

«Si le président nous montre qu'il est décidé à couper dans les dépenses comme nous devons le faire, je pense qu'on peut parvenir à beaucoup de choses dans les prochains jours», a expliqué John Boehner, qui mène exclusivement les négociations avec la Maison-Blanche.

Les deux camps s'approchent dangereusement de la date butoir de la fin d'année, quand les baisses d'impôts votées il y a dix ans pendant le mandat de George W. Bush doivent automatiquement expirer, conduisant à une hausse du barème fiscal pour quasiment tous les ménages. Parallèlement, les dépenses publiques doivent également être rabotées, selon une loi votée en 2011.

Tous s'accordent sur le maintien du barème réduit pour 98 % des ménages, mais les démocrates s'opposent à sa reconduction pour les 2 % d'Américains les plus fortunés. Les républicains, eux, en ont fait une condition indispensable à tout compromis.

«Augmenter les taux des impôts affectera les petites entreprises au moment même où nous voulons que les petites entreprises soient le moteur de la création d'emplois», a justifié une nouvelle fois le républicain.

Les plans proposés par Barack Obama et John Boehner affichent toujours un écart de plusieurs centaines de milliards de dollars. Alors que Barack Obama propose de combler le déficit principalement grâce à des hausses d'impôts sur les revenus les plus élevés, les républicains comptent surtout sur une baisse draconienne des dépenses de l'État fédéral, notamment des programmes de santé et de retraite.