La Maison-Blanche et les républicains ont échangé mardi des propositions pour éviter une cure d'austérité forcée aux États-Unis dans moins de trois semaines, tout en s'accusant mutuellement en public de refuser de détailler leurs plans.

Le président Barack Obama et le dirigeant républicain de la Chambre des représentants John Boehner se sont entretenus mardi au téléphone, deux jours après s'être rencontrés à la Maison-Blanche, ont indiqué à l'AFP un haut responsable de l'administration démocrate et une source républicaine.

Selon son bureau, M. Boehner a fait mardi une nouvelle proposition budgétaire à la Maison-Blanche, au lendemain d'une offre du président pour parvenir à un accord afin d'éviter le «mur budgétaire».

Cette expression recouvre l'entrée en vigueur le 2 janvier de coupes automatiques dans les dépenses et d'une hausse des impôts pour tous les contribuables, un cocktail qui risque de faire replonger la première économie mondiale dans la récession, selon des économistes.

Mais aucune des deux parties n'a donné de détails sur la teneur de ces plans, et officiellement, tant les républicains que l'exécutif démocrate critiquent l'attitude de leurs adversaires.

«Plus la Maison-Blanche traînera des pieds, plus notre économie se rapprochera du +mur budgétaire+», a prévenu M. Boehner mardi, en assurant «toujours attendre que la Maison-Blanche identifie les coupes dans les dépenses auxquelles le président est prêt à consentir».

Plus tôt, le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, avait prévenu que «le temps presse» pour parvenir à un accord. Le patron de la majorité démocrate dans la même assemblée, Harry Reid, a estimé que «ce sera très difficile d'y parvenir avant Noël» et accusé les républicains d'obstruction.

Le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, a pour sa part affirmé que M. Obama avait présenté des coupes dans les dépenses dès septembre 2011 dans un document envoyé au Congrès.

«Le président a proposé des coupes détaillées dans les dépenses, ainsi que des projets détaillés de nouvelles rentrées, contrairement aux autres parties prenantes aux négociations», a déclaré M. Carney lors de son point de presse mardi.

Les deux camps s'opposent sur la question de l'augmentation des impôts sur les Américains les plus riches, une exigence de Barack Obama que les chefs républicains ont jusqu'à présent refusée.

Dans le même temps, des chefs d'entreprise américains ont mis en garde contre les conséquences de l'affrontement actuel sur l'activité économique.

Plus de 160 d'entre eux ont signé une lettre pressant les deux parties de parvenir à un accord, et promis de le soutenir s'il était «digne de la confiance des marchés».

«Depuis bien trop longtemps, la paralysie politique a provoqué une incertitude mondiale qui décourage les entreprises d'investir et d'embaucher. Cette paralysie doit cesser, d'une façon qui résiste à la tentation de dire qui a gagné ou perdu», ont assuré ces dirigeants dans leur lettre.