La visite historique du président américain Barack Obama au Myanmar, connu en Occident sous le nom original de Birmanie, soulève un problème protocolaire inhabituel: comment nommera-t-il cette nation?

Si la pratique récemment adoptée par des responsables américains en visite sert de guide de conduite, M. Obama reléguera tout simplement ce problème aux oubliettes en n'utilisant aucun des deux noms, lundi, lorsqu'il deviendra le premier président américain à visiter le pays.

L'ancienne junte au pouvoir a brusquement changé le nom du pays, il y a 23 ans, sans consulter la population, dans un geste typique d'un régime impopulaire qui avait fait abattre des centaines de protestataires anti-gouvernementaux l'année précédente. La modification a été rejetée par les défenseurs des droits de la personne, qui ont conservé le vocable Birmanie.

Alors que le pays a démontré des signes d'ouverture politique, échappant finalement à cinq décennies de dictature militaire, la question linguistique est devenue moins vive.

Les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et la Nouvelle-Zélande parlent encore de Birmanie. Mais alors que les relations s'amélioraient avec le gouvernement réformiste du président Thein Sein et que les dignitaires ont commencé à se bousculer à sa porte, ces États ont quelque peu abandonné leur approche dogmatique quant à l'usage d'un nom ou d'un autre.

En décembre dernier, la secrétaire d'État Hillary Clinton a parlé de «ce pays».

Selon le ministre birman des Affaires étrangères Wanna Maung Lwin, l'utilisation du nom correct du pays est un symbole d'égalité et de respect mutuel. L'emploi du nom République du Myanmar est d'ailleurs enchâssé dans la Constitution.

Si certains diplomates et parlementaires américains ont commencé à utiliser ce nom lors de leurs échanges ou dans des déclarations officielles, la Maison-Blanche conservera, pour l'instant du moins, ses traditions langagières. Jeudi, le siège du pouvoir présidentiel a annoncé qu'il continuerait à utiliser le nom Birmanie.