Les évêques catholiques américains, réunis pour trois jours en assemblée générale à Baltimore, ont affirmé lundi ne pas désarmer dans leur lutte contre la réforme de santé du président Barack Obama, à peine réélu, ainsi que contre le mariage homosexuel.

L'archevêque de Baltimore William Lori a répété devant les quelque 300 évêques de la conférence des évêques américains (USCCB) que leur but était «à court terme d'éliminer» pour eux l'obligation que prévoit la réforme Obama de souscrire une assurance santé qui couvre la contraception.

«Les actions en justice continuent, d'autres ont été déposées, et nous en regardons soigneusement les progrès», a indiqué l'archevêque, président de la Commission pour la liberté religieuse qui avait mené la bataille il y a des mois contre la réforme.

Les évêques américains, très gros employeurs avec les écoles et hôpitaux que gère l'église, ont été des pourfendeurs de la réforme Obama qui les oblige à payer une assurance-santé à leurs salariés, désormais obligatoire pour tous,  comprenant la contraception à laquelle ils s'opposent, comme à l'avortement.

Se défendant de tout esprit partisan - ce dont la hiérarchie catholique américaine a été accusée -- Mgr Lori a indiqué que les évêques avaient soutenu dans le Maryland un référendum en faveur de l'école publique pour les immigrés illégaux, initiative démocrate, et se battait contre le mariage gai, comme les républicains.

L'archevêque Salvatore Cordileone a rappelé que trois états avaient ainsi approuvé mardi le mariage homosexuel, «faisant subir des conséquences terriblement négatives à l'institution du mariage», union entre un homme et une femme dont sont issus des enfants.

Il a rappelé que la question pourrait également être traitée prochainement par la Cour Suprême qui, si cette dernière ouvrait la voie à la légalisation du mariage gai, «aurait des conséquences sur la liberté religieuse aussi graves» que celle légalisant l'avortement.

«L'heure n'est pas à abandonner le combat», a ajouté l'archevêque de San Francisco, annonçant la publication de films, brochures et sites internet.

Le président de l'USCCB, le cardinal de New York, Timothy Dolan, avait dans son adresse inaugurale, affirmé que les évêques avaient «beaucoup à faire», en évoquant des questions comme «la protection de la vie humaine, la défense du mariage ou la promotion de la dignité humaine des pauvres et des immigrés».

Il a néanmoins axé son discours sur l'idée de «repentance», donnant à penser que les évêques pouvaient revenir sur leurs propres failles.

La hiérarchie catholique américaine, très conservatrice, est critiquée au sein de la communauté catholique du pays, très divisée entre conservateurs et progressistes sur les sujets de société comme l'appartenance politique.

D'autres groupes religieux l'ont aussi accusée d'avoir pris parti pour le candidat républicain à l'élection présidentielle Mitt Romney.

Aucun commentaire n'a été fait devant la conférence sur la réélection du président Obama.

Lundi, l'association Catholics for Choice a appelé les évêques à «engager un sérieux examen de conscience sur les activités politiques partisanes menées cette année et les millions de dollars dépensés à essayer d'influer sur les élections».

Les évêques «ont eu un retour sur investissement minable de l'argent des catholiques. Nous voulons des comptes sur les dépenses engagées en faveur de mesures que les Catholiques ne soutiennent pas», ajoute le communiqué qui appelle les évêques «à en finir avec des campagnes partisanes et revenir à leur rôle de pasteurs».