L'ancien adversaire de Barack Obama à la Maison-Blanche, John McCain, a tiré à vue lundi sur la politique étrangère du président, qu'il blâme notamment pour le «loupé» de l'attaque du consulat américain de Benghazi en Libye.

«C'est vraiment un loupé inacceptable, le président aurait dû être mieux préparé», a affirmé sur la chaîne CNN le sénateur républicain, très expérimenté sur les questions de diplomatie.

Les républicains critiquent la préparation et la réaction de l'administration depuis l'attaque du 11 septembre sur le consulat américain de Benghazi par une milice islamiste armée, dans laquelle l'ambassadeur et trois autres Américains sont morts.

Présent sur le site du débat qui devait opposer lundi soir Barack Obama à son adversaire républicain Mitt Romney, à Boca Raton en Floride, John McCain faisait le tour des médias pour dénoncer l'échec du président sortant, accusé de passivité sur le scène internationale et au Moyen-Orient.

«Regardez nos relations avec la Russie. En quatre ans, aucun progrès avec l'Iran sur les armes nucléaires, des relations tendues avec Israël, Al-Qaïda est de retour en force en Irak, et les choses se détériorent en Afghanistan», a lancé le sénateur.

En Syrie, John McCain s'en est pris à l'attitude en retrait des Etats-Unis. «Qu'a fait cette administration? Absolument rien. Et comme beaucoup d'entre nous l'avaient prévu, cela commence à déborder sur le Liban, en Jordanie et dans d'autres pays de la région, nous sommes au bord d'une crise grave».

Mitt Romney appelle à armer l'opposition syrienne via les alliés turcs et saoudiens des Américains.

John Kerry, candidat démocrate malheureux à la présidentielle de 2004, a de son côté déclaré dans un mémorandum lundi que Mitt Romney était «un candidat extrême et opportuniste (...) qui, avec le candidat à la vice-présidence (Paul Ryan), forme le ticket avec le moins d'expérience de politique étrangère jamais vu depuis des décennies».

En 2008, Barack Obama n'avait pas non plus d'expérience internationale, mais son colistier Joe Biden avait passé 36 ans au Sénat.

Le débat de lundi sera exclusivement consacré à la politique étrangère, le Moyen-Orient et la Libye devant y prendre une place prépondérante.