Quelque 60 personnes dont plusieurs Français venus du Nord de la France ont manifesté lundi à New York contre Bain Capital, affirmant que la firme de capital-investissement fondée par le candidat républicain à la présidentielle Mitt Romney les avait privés de leur emploi.

«Romney veut voir vos emplois envoyés à l'étranger», pouvait-on lire sur le panneau d'un manifestant, alors qu'un autre était déguisé en monstre, l'image que représente Bain Capital à ses yeux.

Certains des manifestants étaient venus de l'ancienne usine Samsonite de Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais, Nord de la France), brièvement possédée par Bain.

Ils voulaient apporter leur soutien à des salariés de Sensata Technologies, de Freeport, en Illinois, une usine de technologie automobile dont les 170 emplois vont être délocalisés en Chine par Bain Capital.

Ses salariés ont reçu six mois de salaire et sont actuellement en train de former les Chinois qui vont les remplacer en Chine.

Bain était aussi le principal actionnaire du bagagiste américain Samsonite lors de la cession de l'usine d'Hénin-Beaumont en 2005 pour un euro symbolique. Les repreneurs ont depuis été condamnés à de la prison ferme pour avoir sciemment provoqué la faillite de l'entreprise en 2007, laissant quelque 200 salariés sur le carreau.

L'avocat des salariés, Me Fiodor Rilov, accuse Samsonite d'avoir fomenté, avec Bain capital, le projet de reprise qui n'était qu'«un leurre, une farce» pour se débarrasser à bon compte de l'usine.

Il a engagé une action contre Bain devant un tribunal fédéral de Boston.

Cette action, a-t-il expliqué à l'AFP, vise à demander «au juge de considérer qu'une violation du droit français en toute connaissance de cause est nécessairement une infraction au droit américain».

Mitt Romney, candidat à l'élection du 6 novembre, a été plusieurs fois sous le feu des critiques, dans la presse et parmi ses adversaires démocrates, pour ses activités financières au sein de Bain Capital, qu'il a quitté en 1999.