La part des protestants aux États-Unis est passée pour la première fois en-dessous de la barre symbolique des 50%, tandis que de plus en plus d'Américains, soit une personne sur cinq, se déclaraient en 2012 sans affiliation religieuse, indique une étude publiée mardi.

Selon la série d'enquêtes menées par Pew Research Center's Forum on Religion and Public Life, la part des personnes se revendiquant comme protestantes est désormais de 48%. Elles étaient 50% en 2011, 53% en 2007.

Parmi les protestants, les évangélistes blancs sont 19% et les protestants traditionnels 15%, selon cet institut de recherches spécialisé.

22% se décrivent comme catholiques (23% en 2011), devant les 19,6% de sans-religion, suivis loin derrière par les 6% de «autres religions», les Mormons (2%) et les Orthodoxes (1%).

La baisse du nombre des protestants «se concentre chez les protestants blancs», analyse Pew, les chiffres restant les mêmes pour les protestants noirs ou les églises protestants minoritaires.

La part des protestants décline depuis le début des années 1990 alors que celle des catholiques reste stable, «en partie en raison de l'immigration d'Amérique latine», explique l'étude.

Par ailleurs, un Américain sur cinq se déclare sans affiliation religieuse, un chiffre qui «croît rapidement» depuis cinq ans dans un pays très marqué traditionnellement par la vie religieuse. Chez les Américains de moins de 30 ans, ce chiffre pas à un sur trois.

Selon Pew, le nombre de personnes se déclarant sans affiliation religieuse «n'a jamais été aussi élevé».

Au cours des cinq dernières années, cette catégorie de population est passée de 15 à presque 20% de tous les adultes américains.

Parmi elle, 13 millions de personnes se déclarent athées ou agnostiques et près de 33 millions «sans affiliation religieuse particulière». Deux tiers de ces 46 millions d'Américains déclarent toutefois «croire en Dieu», souligne l'institut.

Cette progression des chiffres s'explique par la démographie et le remplacement des générations: un tiers des jeunes de moins de 30 ans se disent «sans affiliation» contre 9% des 65 ans et plus.

Mais la part des quadragénaires ou quinquagénaires sans-religion a augmenté également de plusieurs points depuis 2007.

Toujours parmi ce groupe, six sur 10 sont plutôt démocrates, et sept sur 10 soutiennent le droit à l'avortement et le mariage homosexuel.

Selon Pew, les jeunes en particulier pourraient se détourner de la religion organisée parce qu'ils l'estiment trop conservatrice, notamment quand on parle de l'avortement ou du mariage gai. De même, ils semblent moins engagés dans une «communauté» qu'avant, selon Pew.

Le rapport se base sur des dizaines d'enquêtes menées auprès de dizaines de milliers de personnes.