Près de la moitié des enfants américains autistes font des fugues et plus de 50% ont été manquants suffisamment longtemps pour susciter une véritable inquiétude des parents, selon une première étude étendue sur ce phénomène aux États-Unis, publiée lundi.

Ce comportement, responsable de nombreux accidents mortels, atteint des proportions alarmantes, soulignent les auteurs de ces travaux qui ont porté sur un échantillon de plus de 1200 familles et sont parus dans la revue américaine Pediatrics.

Les autistes les plus à risque sont ceux souffrant d'insuffisance intellectuelle importante, dont certains ne répondent pas à leur nom, précise le principal auteur de l'étude, le Dr Paul Law, de l'Institut Kennedy Krieger et directeur de l'Interactive Autism Network (IAN), plus grand réseau américain de recherche en ligne sur l'autisme.

Cette recherche indique que 49% des parents avec un enfant autiste de quatre ans et davantage ont fait part d'au moins une fugue. Pour 25% de ces parents, l'enfant a été porté manquant suffisamment longtemps pour qu'ils soient très inquiets. En moyenne, ces fugues ont duré une quarantaine de minutes.

Quelque 65% de ces parents ont précisé que leur enfant avait été victime d'un accident de la circulation et 24% de noyade.

Ces chercheurs notent également que 46% des autistes de quatre à sept ans avaient fait une fugue, soit quatre fois plus que leurs frères et soeurs ne souffrant pas de ce syndrome.

Pour la tranche d'âge de huit à onze ans, 27% des enfants autistes ont fugué, comparativement à 1% chez les autres enfants normaux de la famille.

Durant la pire des années, 29% des parents indiquent que leur enfant autiste faisait de multiples tentatives de fugue quotidiennement, tandis que 35% font état de plusieurs tentatives au moins une fois par semaine.

Dans 74% des cas, les fugueurs partent de leur domicile ou de celui de quelqu'un d'autre, 40% depuis un magasin et 29% de l'école.

Des recherches supplémentaire sont nécessaires pour déterminer s'il existe des types de fugue qui requérraient des stratégies de prévention spécifiques, jugent ces chercheurs.

L'autisme, le syndrome d'Asperger et les autres troubles assimilés sont diagnostiqués chez un enfant sur 88 aux États-Unis, selon les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC).