Un haut responsable de l'armée américaine a vivement dénoncé mardi le livre écrit par un ex-soldat des Navy Seals sur le raid ayant tué Oussama Ben Laden, regrettant que certains membres de ces unités d'élite tentent de gagner de l'argent en usant de leur statut.

«Je suis déçu, embarrassé et inquiet», a écrit le contre-amiral Sean Pybus, à la tête du Special Warfare Command dont les unités spéciales de combat sont les Seals, dans une lettre adressée aux soldats et obtenue par l'AFP.

Le haut gradé a regretté que certains commandos des Navy Seals n'aient pas réussi à empêcher que des membres de leurs troupes fassent de la publicité sur leur travail ou cherchent à gagner de la reconnaissance.

«La plupart d'entre nous avons toujours pensé que le seul privilège de travailler avec certains des soldats les plus aguerris de notre nation, sur des missions très sensibles, était suffisant pour se sentir fiers, sans avoir à chercher d'autres compensations ou la célébrité», poursuit le responsable.

La lettre cite explicitement le livre No Easy Day, écrit par un ancien Navy Seal, sous le pseudonyme de Mark Owen mais identifié comme Matt Bissonnette, qui relate le raid ayant conduit à la mort du chef d'Al-Qaïda en mai 2011 au Pakistan auquel le soldat avait participé.

Pour Sean Pybus, diffuser des détails sur des opérations sensibles de l'armée risque de donner des informations de valeur aux ennemis des États-Unis et de mettre des vies d'Américains en danger.

En conséquence, le haut gradé a promis de reconsidérer «immédiatement» les moyens d'influencer correctement ses soldats pour les empêcher de vouloir «tirer des profits économique, politique ou de chercher la célébrité à partir de leur fonction».

«Nous pensons que ce livre comporte des informations classifiées», avait indiqué un peu plus tôt dans la journée le porte-parole du Pentagone, George Little, alors que «Pas un jour facile» commençait à être mis en vente à travers tout le pays. M. Little avait assuré que le Pentagone était en train de passer en revue toutes les suites judiciaires envisageables.