Un ex-employé d'une entreprise installée dans l'Empire State Building, Jeffrey Johnson, a tué par balle un ancien collègue, ce matin vers 9h, avant d'ouvrir le feu sur la foule en prenant la fuite, blessant une dizaine de personnes.

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La victime, agé de 41 ans, serait l'ancien patron de Johnson.

Le tireur, âgé de 58 ans, a par la suite pointé son arme de poing vers les policiers qui tentaient de l'arrêter. Il a alors été abattu.

Les victimes ont été touchées à la tête, aux bras, aux jambes et au dos. On ne craint pas pour leur vie.

Peu après 9h ce matin, la police de New York a été appelée d'urgence alors que M. Johnson déchargeait son arme en direction des touristes rassemblés près de la tour.

Un témoin a affirmé à une journaliste de CNN qu'au moins neuf coups de feu avaient été tirés.

Un garde de sécurité en poste près d'un ascenseur menant au sommet de la tour aurait pourchassé le tireur fou dans les rues adjacentes après le début de la fusillade, toujours selon CNN.

Pendant plusieurs heures, le corps du tireur est resté étendu près de l'entrée de l'édifice, qu'empruntent des milliers de visiteurs chaque jour.

Appelée sur la scène du crime, la police fédérale américaine (FBI) a déterminé qu'il ne s'agissait pas d'un acte terroriste.

Le maire de New York, Michael Bloomberg, a donné une conférence de presse peu après 11h sur les lieux de la fusillade.

«C'est une terrible tragédie, mais ça aurait été plus tragique sans les actes héroïques des policiers arrivés en premier», a-t-il déclaré.

«Personne n'est à l'abri de ces terribles événements.»

Émotions

L'Empire State Building est l'une des attractions touristiques les plus visitées de New York. Généralement, à l'entrée du gratte-ciel, de longues files de touristes attendent de pouvoir aller admirer la vue au sommet.

La fusillade en pleine rue, à l'heure où des dizaines de milliers de New-Yorkais se rendent à leur bureau, a provoqué une intense émotion et de vastes embouteillages.«J'ai eu peur, je tremblais. J'ai eu de la chance», a raconté à l'AFP Rebecca Fox, témoin de la scène.«J'ai vu une femme couverte de sang. Une autre femme a été évacuée par ambulance».

«L'homme qui a tiré était étendu sur le sol», a-t-elle dit, en ajoutant que le sol était lui aussi couvert de sang.

Le secteur, sur la 5e Avenue entre la 33e et la 34 Rue, est resté de longues heures fermé à la circulation, alors que des touristes restaient stupéfaits. «Je n'arrive pas à croire que quelque chose comme ça puisse se passer ici, devant l'Empire State Building», en plein centre de Manhattan, a déclaré à l'AFP un touriste vénézuélien de 30 ans, Thernan Losada, venu visiter New York avec sa fiancée.

En 1997, l'Empire State Building avait été le théâtre d'un drame quand un homme avait tué une personne et en avait blessé six sur la plateforme d'observation du gratte-ciel. L'homme avait ensuite retourné l'arme contre lui.

Un été noir pour les fusillades

Le Violence Policy Center (VPC), groupe qui lutte contre la violence des armes à feu, a souligné que l'incident de New York est la «quatrième fusillade d'importance en un peu plus d'un mois» aux États-Unis. 

«Il est grand temps de réguler l'industrie des armes», a insisté le VPC.

«Les Américains ont le droit de se sentir en sécurité dans les lieux publics, les cinémas, les lieux de culte, ou lorsqu'ils marchent dans les rues».

Les événements de ce matin s'ajoutent à d'autres survenus cet été aux États-Unis. Il s'agit de la troisième fusillade d'importance en très peu de temps.

Le 20 juillet dernier, un tireur a ouvert le feu dans une salle de cinéma de la ville d'Aurora, au Colorado, lors de la première du film The Dark Knight Rises. Il a tué 12 personnes et en a blessé 58.

Quelques jours plus tard, le 5 août, une autre fusillade a eu lieu dans un temple sikh près de Milwaukee. Six personnes sont mortes, et le tireur a été tué par la police sur la scène du crime.

À la mi-août, une autre fusillade a fait trois morts dans la ville texane de College Station.

En pleine campagne électorale présidentielle, l'enjeu du port d'arme aux États-Unis demeure un sujet très délicat.

En juillet, le maire de New York, Michael Bloomberg, avait créé la controverse en écrivant sur Twitter: «Le moment est venu pour les candidats à la présidentielle de se positionner et de nous dire ce qu'ils vont faire pour les armes aux États-Unis.»

Avec l'Agence France-Presse