La Chambre des représentants américaine, à majorité républicaine, a défié le président Barack Obama en votant mercredi une prolongation des allègements fiscaux institués sous George W. Bush pour les contribuables aisés, une pomme de discorde entre républicains et démocrates.

Les impôts sont l'un des thèmes centraux de la campagne pour la présidentielle de novembre. Le président sortant voudrait mettre fin aux cadeaux fiscaux en vigueur depuis Bush et qu'il avait lui-même prolongés au début de son mandat. A la place, il souhaite augmenter les impôts pour les plus riches et diminuer les taxes des classes moyennes.

Les républicains veulent de leur côté que les dispositions actuelles, qui doivent arriver à leur terme en fin d'année, soient prolongées. Ils ont rassemblé 256 voix mercredi, contre seulement 171 pour leurs adversaires démocrates.

Mais cette loi n'a aucune chance d'être adoptée par le Sénat, à majorité démocrate, qui a justement adopté un texte opposé récemment: celui-ci dispose que les cadeaux fiscaux ne seraient prolongés que pour les ménages gagnant moins de 250 000 dollars par an (environ 98% des Américains).

Barack Obama a également menacé de mettre son veto à une éventuelle loi qui étendrait les cadeaux fiscaux aux plus riches.

«L'Amérique est à un tournant, et la question est: quelle chemin allons-nous prendre?», a déclaré le représentant républicain Dave Camp. «Celui des démocrates augmentera les impôts pour les petits commerces qui perdront 700 000 emplois», a-t-il dit.

Mais, bien sûr, les démocrates ne sont pas du même avis. Nancy Pelosi, la chef de la minorité démocrate à la Chambre, affirme que le texte voté par les républicains augmentera les déficits publics et que 25 millions d'Américains à revenus moyens verront leurs impôts augmenter d'environ 1000 dollars.