Le président des États-Unis Barack Obama a promis mercredi de «continuer à travailler» avec le Congrès pour parvenir à un «consensus» sur la façon de lutter contre la violence due aux armes, cinq jours après la tuerie d'Aurora.

Au-delà de la fusillade qui a fait 12 morts et 58 blessés dans un cinéma de cette banlieue de Denver, M. Obama, qui s'exprimait à La Nouvelle-Orléans (Louisiane), a noté que «chaque jour, chaque jour et demi, nous perdons autant de jeunes gens à cause de la violence que de gens qui sont décédés dans cette salle de cinéma» d'Aurora.

«Et quand il se produit une tragédie aussi affreuse que celle que nous avons vue, il y a toujours des appels à l'action, on parle de nouvelles réformes et de nouvelles lois. Et trop souvent, ces efforts échouent à cause de la politique et des groupes de pression», a remarqué M. Obama, allusion transparente au puissant lobby des armes, la NRA.

Le président, accusé après Aurora d'avoir temporisé à ce sujet par prudence depuis son arrivée au pouvoir en 2009, a assuré devant le congrès de la «National Urban League», un groupe de défense de la communauté noire, que son gouvernement avait fait en sorte de rendre les vérifications imposées aux acheteurs d'armes «plus strictes et plus complètes».

M. Obama a aussi rappelé qu'il n'était pas opposé au deuxième amendement de la Constitution qui sanctuarise le droit de porter des armes. «Je pense que nous reconnaissons les traditions des propriétaires d'armes, qui sont passées de génération en génération. La chasse et le tir sportif font partie d'un héritage national que nous chérissons», a-t-il assuré.

«Mais je pense aussi que beaucoup de propriétaires d'armes seraient d'accord sur le fait que les kalachnikovs sont à leur place dans les mains des soldats, pas des criminels. Qu'elles sont à leur place sur les champs de bataille, pas dans les rues de nos villes», a-t-il dit.

«Je pense que la majorité des propriétaires d'armes seraient d'accord sur le fait que nous devrions faire tout notre possible pour empêcher les criminels et les fugitifs d'acheter des armes; que nous devrions vérifier le casier judiciaire de quelqu'un avant qu'il puisse aller chez un armurier; qu'un individu instable ne devrait pas pouvoir s'emparer d'une arme aussi facilement», a-t-il encore expliqué.

Le tueur présumé d'Aurora, James Holmes, 24 ans, a ouvert le feu le 20 juillet dans une salle de cinéma bondée, avec un fusil d'assaut muni d'un chargeur à grande capacité. Selon les premiers éléments de l'enquête, il aurait acheté des milliers de cartouches sur internet.

«Donc, je vais continuer à travailler avec les membres des deux partis (démocrates et républicains) et avec des groupes religieux et des organisations de défense des droits civiques pour parvenir à un consensus sur la réduction de la violence. Pas seulement de la violence due aux armes, mais la violence à tous les niveaux», a promis le président.

«Il ne faut négliger aucune piste et il faut reconnaître que notre plus importante mission, dans ce pays, est d'assurer la sécurité de nos jeunes», a plaidé M. Obama, sans toutefois annoncer de changement notable de politique.