Les autorités de la ville d'Anaheim, en Californie, étaient en état d'alerte mercredi, après que des citoyens en colère contre des incidents meurtriers impliquant la police eurent déclenché des incendies, fracassé des vitres et lancé des pierres à des policiers au quatrième jour de violentes manifestations.

Environ 1000 manifestants et 250 policiers provenant de plusieurs municipalités du comté d'Orange, dans le sud de la Californie, ont été impliqués dans une confrontation de plusieurs heures qui a pris fin tôt mercredi matin, selon le porte-parole de la police d'Anaheim, le sergent Bob Dunn. Plusieurs personnes ont été blessées.

Selon le maire d'Anaheim et le chef de la police de la ville, les manifestants ont vandalisé une vingtaine de commerces du centre-ville. Vingt-quatre personnes ont été arrêtées.

La manifestation a commencé après une réunion du conseil municipal d'Anaheim mardi soir, où les responsables ont voté pour demander au procureur général des États-Unis d'enquêter sur les incidents du week-end dernier dans lesquels des policiers ont tué deux hommes.

La salle était pleine et une centaine de manifestants présents n'ont pu entrer à l'intérieur, a expliqué le sergent Dunn. Quand certains manifestants se sont mis à pousser dans les fenêtres, les policiers les ont repoussés. Les violences ont commencé quand la police a arrêté un homme parce qu'il possédait apparemment une arme, selon M. Dunn. L'homme n'était finalement pas armé.

Après plusieurs heures d'affrontement, la police a déclaré la manifestation illégale et a tenté de disperser la foule, selon le chef de la police d'Anaheim, John Welter. Un groupe d'une centaine de personnes s'est alors déplacé vers le centre-ville et a commencé à lancer des pierres et des bouteilles aux policiers et aux automobilistes.

Au moins six personnes ont été blessées dans l'affrontement, soit un policier, deux représentants des médias atteints par des pierres et des manifestants, d'après les autorités et des témoins.

La famille de l'un des hommes tués par la police, Manuel Diaz, a porté plainte contre la Ville et son service de police mardi. Selon la famille, il a été tué samedi alors qu'il tentait d'échapper à son interpellation par la police.

La deuxième fusillade est survenue dimanche, quand des policiers ont repéré un membre de gang qui circulait dans un véhicule volé. La poursuite s'est terminée quand trois personnes ont sauté hors du véhicule et se sont mises à courir. L'un des suspects, Joel Mathew Acevedo, a tiré sur les policiers, qui ont répliqué et l'ont tué, selon les autorités.

Le maire d'Anaheim, Tom Tait, a annoncé mercredi que les autorités fédérales avaient accepté d'examiner les circonstances des fusillades. Il a indiqué qu'il rencontrerait des représentants du procureur fédéral et du FBI vendredi.

Depuis le début de l'année à Anaheim, des policiers ont été impliqués dans cinq fusillades mortelles. Le mois dernier, face aux protestations des proches des victimes, les autorités municipales ont décidé d'embaucher un enquêteur pour analyser les incidents.

Le syndicat des policiers a diffusé un communiqué défendant les agents impliqués dans les deux fusillades, en affirmant que les victimes étaient des membres de gangs qui avaient des dossiers criminels.

La ville d'Anaheim, où se trouve le parc Disneyland, a vu sa population hispanique augmenter de 50 pour cent au cours des dernières années, selon le recensement de 2010. Des militants de la communauté hispanique demandent aux autorités fédérales d'enquêter sur les fusillades.