L'organisation Amnesty International a appelé mercredi le président américain Barack Obama à «combler les failles» du projet de traité des Nations unies sur le commerce des armes conventionnelles, sur lequel les 193 États membres de l'ONU doivent s'accorder d'ici vendredi.

«Le gouvernement des États-Unis occupe une position clé pour combler d'importantes failles et établir des règles solides concernant les transferts internationaux d'armements», déclare l'ONG de défense des droits de l'homme dans un communiqué.

«Ce sont les décisions du président Barack Obama qui pourront faire pencher la balance», a insisté Brian Wood, chargé du contrôle des armes au sein de l'organisation, rappelant que les États-Unis étaient le «plus gros exportateur mondial d'armes».

L'organisation a fait parvenir à la Maison-Blanche une pétition qui a rassemblé 60 000 signataires américains pour dénoncer les «lacunes» du projet de traité présenté mardi à New York.

Quelques manifestants se sont réunis devant la Maison-Blanche, à Washington, mercredi vers midi. «Le commerce international des bananes est plus strictement réglementé que le commerce des armes conventionnelles», y a regretté Frank Jannuzi, directeur du bureau de Washington de l'organisation.

Des désaccords profonds ont émergé alors que les États travaillent depuis le début du mois sur un texte qui fixerait des règles du jeu dans ce marché de 70 milliards de dollars par an.

Amnesty International, comme d'autres ONG, reproche une définition trop restrictive des armes. «Il semble évident que ce texte doit couvrir tous les types de munitions et de livraisons, sans se contenter du simple commerce des armes», a ainsi souligné Brian Wood.

L'association pointe «l'absence de certains types d'armes, de munitions et d'équipements utilisés pour commettre des crimes de guerre et de graves violations des droits humains», citant les armes légères, le gaz lacrymogène, les drones, ou encore certains hélicoptères et véhicules blindés.

Autre élément manquant selon Amnesty Internaional: «des mesures pénalisant toute infraction au traité». Mais l'organisation reconnaît aussi des avancées, notamment «l'obligation pour les gouvernements» d'évaluer les risques que les armes soient utilisées pour commettre de graves violations des droits de l'homme et l'interdiction de la vente dans ce cas.