Le ministère américain de la Justice a annoncé mardi avoir mis en place une ligne téléphonique spéciale pour dénoncer d'éventuelles violations des droits de l'homme en Arizona après l'autorisation par la Cour suprême des contrôles au faciès dans cet État du sud-ouest.

« Le ministère de la Justice a mis en place une permanence téléphonique et une adresse électronique dédiées pour rapporter d'éventuels problèmes liés aux droits de l'homme en raison de l'application » de cette disposition de la loi autorisant des contrôles d'identité aléatoire sans motif, selon un communiqué.

« C'est en réponse à la décision de la Cour suprême », a expliqué à l'AFP un responsable du ministère sous couvert d'anonymat, soulignant qu'une permanence similaire avait été mise en place en Alabama, où une loi très répressive de lutte contre l'immigration clandestine a également été adoptée.

La Cour suprême a invalidé lundi en grande partie une loi de l'Arizona contre l'immigration clandestine, l'une des plus répressives jamais votée aux États-Unis, mais en autorisant cet État à procéder à des contrôles d'identité au faciès, au grand dam de l'administration Obama.

Cette disposition « n'autorise pas à recourir à des contrôles à la couleur de peau », a assuré le ministre de la Justice Eric Holder, affirmant « que le ministère continuera à appliquer rigoureusement l'interdiction fédérale de toute discrimination liée à la race ou à l'ethnie ».

« Nous allons surveiller étroitement l'impact de la loi pour nous assurer qu'elle est en accord avec la législation fédérale sur l'immigration et avec celle concernant les droits de l'homme », a-t-il poursuivi dans un communiqué.

« Nous allons nous assurer que cette disposition n'éloigne pas les policiers de leur mission traditionnelle de maintien de l'ordre » et que ces derniers « n'appliquent pas cette loi d'une manière qui a pour but ou pour conséquence de discriminer les Hispaniques ou toute autre communauté ».

Plusieurs chefs de la police d'Arizona et d'autres États se sont dits « inquiets que la disposition majeure de la loi sur l'immigration confirmée par la Cour suprême ne sape gravement le maintien de l'ordre local », selon un communiqué du Police Executive Research Forum.