Le Canada et les États-Unis auront l'occasion d'établir un agenda pour l'Arctique au cours des quatre prochaines années, si toutefois ils devaient décider d'endosser ce rôle, conclut un rapport publié mardi par deux importants centres de recherche sur les affaires étrangères.

Les intérêts des deux pays ne sont pas identiques mais une liste d'initiatives conjointes pourrait être dressée, a plaidé Tony Penikett, ancien premier ministre du Yukon et co-auteur de l'étude dévoilée par le Walter and Duncan Gordon Foundation et la Munk School of Global Affairs.

Le rapport a été commandé alors que le Canada et les États-Unis se succéderont à la présidence du Conseil de l'Arctique, un forum composé de huit membres dont l'influence sur la gouvernance du grand Nord tend à augmenter.

Le Canada assurera un premier mandat de deux ans à compter d'avril prochain, tandis que les États-Unis prendront le relais par la suite. Les deux pays auront donc la chance, pour les quatre prochaines années, de concentrer l'attention du conseil sur les problématiques propres à la portion arctique de l'Amérique du Nord.

M. Penikett a souligné que plusieurs groupes autochtones ayant un statut permanent d'observateur au conseil habitent au Canada et aux États-Unis. Par ailleurs, ils ont un besoin constant de financement pour maintenir leur présence à cette table, qui pourrait être fourni par les pays n'ayant pas de frontières avec l'Arctique mais qui souhaiteraient jouer un rôle d'observateur au conseil.

Le Canada et les États-Unis pourraient collaborer sur la recherche et la réglementation des activités de pêcheries en émergence dans la région, un dossier récemment identifié comme problématique lors d'une conférence internationale des scientifiques de l'Arctique, à Montréal.

Le conseil commence déjà à dresser les grandes lignes des règles internationales pour le développement énergétique de l'Arctique, alors qu'Ottawa et Washington s'apprêtent tous deux à reprendre le forage en mer.

Des détails doivent aussi être ficelés dans le traité du conseil sur les activités de recherche et de sauvetage dans l'Arctique.

M. Penikett a notamment mentionné qu'il serait judicieux de nommer un ambassadeur de l'Arctique.